A Orléans, Jérôme Savary était « A la recherche de Joséphine »

Dignité. Hommage. Joséphine Baker (1906-1975), chanteuse, actrice, meneuse de revue, femme résistante, aimante, entrera le 30 novembre au Panthéon. Le lundi 4 mars 2013 s’éteignait à Paris, Jérôme Savary, homme de théâtre qui participa à la très belle histoire, pour les milliers de spectateurs du Cado (Centre national de création Orléans Loiret). Jérôme Savary qui fit au CADO en 1994 une première apparition avec « Pierre Dac mon maître soixante-trois» puis nous toucha et nous bouscula au fil de diverses créations dont une consacrée à Boris Vian. Il y célébera aussi sa personnelle « Vie d’artiste » en compagnie de sa fille Nina. Mais c’est en 2007, au Théâtre d’Orléans, toujours pour le CADO qu’il avait aussi tenu à rendre hommage à Joséphine Baker. 

Par Jean-Dominique Burtin 

Pour le sens de l’art et le sens d’une vie 

Dans A la recherche de Joséphine, un spectacle musical donné en 2007 au Théâtre d’Orléans avec la délicieuse Nicole Rochelle, on y voyait un producteur errer dans les ruines de la Nouvelle-Orléans dévastée par l’ouragan Katrina. Ce dernier était à la recherche d’une danseuse pour incarner Joséphine Baker. 

A l’occasion des représentations de ce spectacle, hommage aux jazzmen afro-américains, Jérôme Savary  se livrait avec passion et simplicité : « Je suis allé à La Nouvelle Orléans après le passage de l’ouragan Katrina. J’ai vu cette dévastation, cet événement biblique. Tout de suite j’ai eu envie de situer le début de « A la recherche de Joséphine » dans ce climat de désolation. On a tourné une séquence de cinéma qui est du reste projetée sur scène et qui nous permet ainsi de passer du noir et blanc au technicolor ».   

« Une femme libre qui se moquait d’elle-même » 

« Si j’ai voulu parler de Joséphine Baker, c’est parce qu’elle était une femme libre, qui se moquait d’elle-même alors que des personnalités telles que Picasso ou Stravinski l’entouraient, de même que Cocteau qui eut l’idée de son étonnante ceinture. A dix-sept ans, elle menait le jazz et l’ironie dans une France coloniale mais peut-être moins raciste qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dans ce spectacle, c’est aussi un grand hommage au jazz que j’ai voulu rendre, c’est un peu de son histoire que j’ai voulu raconter, le drame de l’esclavage et cette dignité jamais perdue qui est une véritable liberté ».

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