Département de Loir et Cher: pas d’audit externe de la gestion Perruchot

Par 16 voix contre 14, les élus du département ont refusé le principe d’un audit externe sur la gestion de l’ancien président Nicolas Perruchot demandé par l’opposition. Le rapport des services sur le fonctionnement interne entre 2015 et 2021 a, en revanche, été approuvé à l’unanimité. Il souligne leur rigueur dans la gestion des subventions et des marchés publics.


Par Jean-Luc Vezon


La guerre de tranchée va se poursuivre au département de Loir-et-Cher. La session extraordinaire du 6 décembre a donc, comme l’on pouvait s’y attendre, accouché d’une souris. La demande de l’opposition d’un audit externe indépendant pour éclaircir cinq dossiers sur lesquels l’ancien président Nicolas Perruchot, cité dans les Pandoras papers, pourrait avoir commis des malversations, a été rejetée à l’issue d’un scrutin public par appel nominal.

Philippe Gouet, président du département de Loir-e-Cher fait face à une opposition unie qui demande un audit externe sur la gestion de Nicolas Perruchot. Crédit photo Nicolas Derré.


Ces cinq dossiers d’une éventuelle « gestion solitaire de Nicolas Perruchot » concernent le service Job 41 (retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA) et son déploiement dans 50 départements, les conditions d’achat de plusieurs milliers de plaques de Plexiglas auprès de la société romorantinaise Stal, l’achat par le département auprès de Groupama d’un bâtiment à Blois pour y implanter la future cité du numérique, les conditions d’ouverture de l’agence d’attractivité Be LC et les conditions d’attribution et de réalisation du marché de la fibre en Loir-et-Cher.


Comme l’ensemble des groupes, l’ancien député MoDem Stéphane Baudu, président du groupe CentreS 41, a pris acte de la qualité du rapport interne sur le respect des procédures de gestion et d’appel d’offre de la collectivité présenté par le directeur des services Xavier Pattier ; il a cependant jugé « insuffisant » cet élément : « Nous voulons la transparence totale et connaître s’il y a eu des contreparties pour Nicolas Perruchot sur ces cinq dossiers. Seul un audit externe peut permettre cela ».

« Nous demandons des moyens aériens et vous nous fournissez la notice des extincteurs ! La qualité des services n’est pas en cause mais ce travail n’est pas en lien avec ce que nous demandons. Le rapport ne rétablit pas la confiance » s‘est insurgé pour sa part Pascal Bioulac, président du groupe La Droite républicaine 41.

Alors que son collègue Michel Fromet lâchait un « circulez y a rien à voir, ce n’est pas ainsi qu’on apaise le climat », Michel Contour pour le groupe de centre gauche (Loir-et-Cher Autrement) s’est montré moins virulent dans la forme : « les finances du département sont sous contrôle. Mais attention, la litanie du rapport d’analyse ne doit pas constituer un écran de fumée. Nos questions subsistent sur la clarté de la gestion. Nous avons été et nous serons des lanceurs d’alerte ».


Guillaume Peltier au secours du président

Le groupe majoritaire UPLC par la voix de sa coprésidente Catherine Lhéritier s’est par contre réjoui de « la rigueur comptable et financière de la gestion du département » dont fait état le rapport interne : « Cessons de nous laisser parasiter par les polémiques politiques. La chambre régionale des compte apportera les précisions complémentaires ».

Très attendu, Guillaume Peltier, coprésident du groupe UPLC, très discret jusqu’alors, s ‘est félicité du rapport qui « répond à la suspicion par la transparence » et des mesures d’amélioration de la gestion envisagées comme la généralisation de la déclaration d’intérêts pour l’ensemble des élus de l’assemblée départementale « qui seront transmises à la direction de l’assemblée et des affaires juridiques pour analyser les risques potentiels de conflits d’intérêts».

Un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) devrait in fine clore ce débat sur d’hypothétiques malversations de Nicolas Perruchot. Elle a été saisie par le président Philippe Gouet le 20 octobre dernier. « Nous avons échangé avec la présidente sur le futur audit » a informé le président qui s’est montré ferme dans son intervention : « un audit externe n’apporterait rien. Seule la CRC peut saisir le procureur de la République. Vos réactions me font penser à la danse du derviche tourneur. On tourne en rond. Nous ne sommes pas des juges. On répondra sur les cinq points. Maintenant, il faut avancer et travailler tous ensemble pour l’intérêt général. Nos concitoyens attendent nos décisions en matière d’environnement, de santé publique ou de combat pour les plus fragiles. Sachez aussi qu’un audit externe coûterait entre 100 et 150.000 €. Je préfère mettre cet argent dans nos politiques publiques pour les collégiens par exemple “.

Commentaires

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  1. Ils font vraiment tout pour arriver à une révolution. Les mexicains ont eu Zapata, la France aura-t-elle son Z ….?

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