Une « gigafactory » pour l’hydrogène à Vendôme

Le groupe GTT va construire pour 50 millions d’euros une vaste usine pour élaborer le cœur des électrolyseurs, indispensables à la production d’hydrogène pour l’industrie et bientôt les transports. A son ouverture en 2025, l’entreprise emploiera une cinquantaine de salariés avant de monter en puissance.

Par Jean-Jacques Talpin

L’hydrogène, ressource clé de la transition énergétique, une solution parmi d’autres pour une mobilité plus verte bientôt en région Centre-Val de Loire. Illustration Pixabay

Dans la région aussi la révolution énergétique est en marche. La guerre en Ukraine et la lutte pour le climat mettent chaque jour sur le devant de la scène la nécessité de produire sur notre sol des énergies décarbonées produites. L’hydrogène est sans doute l’énergie du futur pour alimenter des pans entiers de l’industrie gourmande en gaz ou en électricité (sidérurgie, transports). Mais produire cet hydrogène nécessite des quantités énormes d’électricité capables d’alimenter des électrolyseurs qui séparent l’oxygène de l’hydrogène contenus dans l’eau.

C’est sur ce segment des électrolyseurs qu’un gros projet industriel, une gigafactory va voir le jour sur le parc technologique de Vendôme. Porté par le groupe GTT (et son gros actionnaire Engie) le projet vise à produire le cœur de ces électrolyseurs, les « stacks », grosses piles déclenchant l’électrolyse. A terme, l’entreprise produira aussi des membranes, autre élément sensible des électrolyseurs. « Nous avons été séduit par l’environnement de Vendôme, explique Philippe Berterottière PDG de GTT, et par l’écosystème d’entreprises, d’universités et de centres de recherche avec un haut potentiel de la région. »

L’œil bienveillant de Bruxelles

Le projet sera mis en œuvre par Elogen, filiale de GTT rachetée l’an passé à Areva, qui investira près de 50 millions dans la première phase de ce développement avec un bâtiment de 20 000 m² sur un terrain de 9 hectares. Avec l’entreprise qui emploiera une cinquantaine de salariés à son ouverture en 2025 GTT veut innover dans la fabrication des électrolyseurs afin d’en faire baisser les prix pour rendre l’hydrogène compétitive. Elogen Vendôme, seule unité en France de GTT, devrait afficher une capacité d’un gigawatt de stacks par an, ce qui correspondra à près d’un an de consommation d’hydrogène par une grande entreprise comme Arcelor à Dunkerque.

Philppe Berterottière, François Bonneau, Harold Huwart. Photo Magcentre

A ce titre GTT qui entend consolider sa place de leader dans la production d’électrolyseurs anticipe un développement du marché de l’hydrogène qui est encore loin d’être mature. L’entreprise sélectionnée parmi 15 projets innovants français présentés à Bruxelles devrait d’ailleurs bénéficier d’un taux de subvention supérieur à 30% de l’investissement alors que la région apporte de son côté près d’un million d’euros.

TER à l’hydrogène ?

Pour la région, François Bonneau et Harold Huwart en tête, ce projet est évidemment capital : « Il va consolider notre environnement industriel et de recherche avec une filière riche de laboratoires, d’écoles d’ingénieurs comme Polytech et l’Insa, de centres de recherches comme Prisme à Orléans ou le CEA de Monts près de Tours ». La région entend elle aussi innover avec à terme des projets de TER alimentés par hydrogène sur Tours-Loches ou Orléans-Châteauneuf. Autant dire que le projet de Vendôme n’est que la première brique d’une actualité qui va devenir prégnante à mesure qu’il faudra vivre avec la révolution énergétique.

Lire aussi notre dossier : La transition énergétique

Commentaires

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  1. Les politiques veulent toujours “être à la mode” et se faire mousser : cela a conduit à rendre la France dépendante du diesel pour les transports sauf en partie pour le train …électrique. Je ne vois pas quel serait le gain énergétique de faire fonctionner les trains d’Orléans à Châteauneuf en Hydrogène alors qu’il suffirait d’électriser cette ligne ; parce que ” l’hydrogène” il faudra bien le transporter de Vendôme à Châteauneuf ou Orléans en camion diesel peut-être ? L’électrique fonctionne très bien ; s’il faut beaucoup d’électricité pour fabriquer de l’hydrogène qui sera consommé pour faire fonctionner un moteur électrique (comme sur les taxis Toyota à Paris) je me demande si on est pas en train de refaire la pompe des Shadocks.

  2. Il faut “des tonnes d’électricité” pour produire de l’électricité… je ne comprends pas bien

  3. L’intérêt est de pouvoir stocker cette électricité.
    Une solution qui s’appliquera surtout aux flottes « captives « , taxis , bus , véhicules de livraison et , justement , trains circulant sur des lignes non électrifiées .

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