Orléans: L’eau miraculeuse

Une semaine avant le premier anniversaire de la végétalisation de la Place du Martroi (Jeudi 9 juin) les bacs ont été abondamment ondoyés, arrosés, voir inondés, submergés par une cascade d’eau municipale déversée à grand jet .

Mais pourquoi un tel déluge par ces temps de disette aqueuse ?

Est -ce une ablution mystique à Déméter ou à une divinité aux mains vertes (venue de Mars) pour ressusciter les quatre cyprès disparus et dont seules les souches restent cruellement accrochées à leur cercueil-bac ?.

Après la transformation des serres du jardin des plantes en hall de prestige- green washed, et ce au dépend de collections botaniques vieilles de trois siècles, ‘’en même temps’’ que le MOBE et sa façade transformée en four solaire où se momifient quelques arbustes, vint voici un an, le temps de la végétalisation de la très minérale place du Martroi sous la houlette (petite bêche de jardinier) de l’autodiplômé treizième adjoint au maire.

Végétalisation difficile mais grâce à l’association de bacs et de pots astucieusement disséminés sur le pourtour et la plantation-mise en bacs, remplis de 2 m3 de terre de bruyère et copeaux, de SEPT cyprès au beau milieu de plantes réputées rares (des collections des serres du jardin des plantes ?) l’illusion d’une plateforme grecque eut son petit effet.

Malheureusement le sol des dalles (pellicule de pierre et ciment) ainsi que le sous sol creux ne permettaient pas de creuser pour y enterrer les quelques 3 à 4 mètres de racines pivotantes de ces Cupressus sempervirens qui furent donc coupées à 60 cm sous la souche (hauteur des bacs). Résultat : au bout d’un an contre toute attente botanique (selon l’autothuriféraire expert municipal ces conifères auraient dû s’adapter) quatre d’entre eux ont disparus, sciés à la base, certainement pas volés pour faire des sapins de Noël dans un duplex, mais plutôt incinérés sans tambour ni trompette car morts non pas de vieillesse mais de malnutrition et peut-être bien même de pépie.

Bilan de l’opération : une belle somme (autour de 5000 euros ? impossible de savoir) dépensée pour un résultat nul dans tous les sens du terme : les trois survivants en train de sécher sur pied, et une place où l’on gèle l’hiver , cuit l’été. Mais peut-être que cet arrosage d’eau municipale miraculeuse va ramener les cyprès partis si loin et ressusciter leurs compagnons d’infortune abandonnés à leur sécheresse sur pied.

Il n’y aura probablement pas d’arrosage-vin d’honneur ce jeudi, place du Martroi (place des martyrs, celles et ceux condamnés à mort au Moyen Age) ce serait indélicat envers le jardinier radiophoniste à qui il serait demandé des comptes (et non des contes) et pour ces arbres , dont nous savons maintenant qu’ils ont des émotions, communiquent, font des choix, et qui pourraient trouver la situation intolérable au point de s’abattre d’eux-mêmes sur les fêtards.

F.-T.

Commentaires

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  1. Les bacs pour revégétaliser la ville ne sont pas adaptés à la canicule et à la sécheresse, surtout si sont plantés des végétaux à racine pivotantes !
    Des végétaux résistants à racinaire fasciculaire, il en existe !
    Sinon, faire sauter le bitume et le béton et planter en terre, en faisant attention aux canalisations de toutes sortes, situées en dessous : pas simple !

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