Vouloir assister à un concert à la Philarmonie de Paris ou dans n’importe quelle autre salle de spectacles parisienne, peut paraître chose aisée, mais cela peut aussi devenir apocalyptique, qu’on en juge !
Par Bernard Thinat
Vendredi après-midi, me voilà embarqué sur le TER de 16 h 53 aux Aubrais, direction la capitale. Venant de Bourges, train à l’heure, départ à la seconde précise, vitesse de croisière sitôt parti, tout va pour le mieux, me dis-je. Surtout que le PDG de SNCF Réseau venait de tenir une conférence de presse pour s’auto-congratuler des travaux terminés entre Cercottes et Artenay.
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Sauf qu’à l’approche de Sainte-Geneviève des Bois, le train ralentit, puis s’arrête, et une voix féminine de nous annoncer au micro que le train qui nous précédait avait heurté une personne (suicide ou pas, je l’ignore), et qu’on en aurait pour un bon bout de temps. Un passager derrière moi de marmonner que le vendredi précédent, même cause, même effet, et arrêt durant 2 à 3 heures.
Je regarde ma montre, mon concert est à 20 heures, j’aurai encore le temps. Temps qui passe… La même voix féminine évoque la venue de la police, celle des pompiers. Puis, espoir, celle des pompes funèbres, la police ayant terminé son constat. Nouvelle annonce, le corps ayant été retiré des voies, on attend un nouveau conducteur pour prendre la relève de celui qui a dû être choqué par l’accident. Les quarts d’heure s’écoulent. Nouvelle annonce pour nous informer que le nouveau conducteur de la locomotive venait de constater que celle-ci ne repartirait pas suite au choc. Nous voilà bien ! D’autant qu’aucun train ne circule en direction de la province. black-out total sur les voies.
Le temps passe toujours… Quelques voyageurs s’impatientent, regrettent le manque d’information (ce qui ne me semble pas vrai), des petits enfants s’agitent, des passagers plaisantent (faut bien), on apprend que le Brésil venait de se faire éliminer. Nouvelle annonce au micro : le train va avancer de 20 mètres ! Ouf ! la contrôleuse nous le redira près d’une dizaine de fois, on attend l’ordre d’avancer qui ne vient pas, cela pour une évacuation, comme un navire en train de couler !
Enfin, 20 mètres plus loin, le quai de Sainte-Geneviève est là, on descend sur les voies encadrés par les cheminots, regroupement sur le quai et attente d’un éventuel RER qui viendra, près d’une demi-heure plus tard.
Direction Austerlitz, arrêt sur toutes les gares de la région, et arrivée un peu avant minuit à Paris. 7 heures pour un trajet normalement d’une heure. Je sais, certains voyageurs ont connu pire, une nuit sans chauffage ni lumière. Mais il est légitime de s’interroger sur l’impossibilité qu’il y a à sortir un train de l’ornière.
Que faire à Paris à minuit ? Adieu concert à la Philarmonie. Cherchons un hôtel pas trop cher, à Paris c’est dur. Smartphone aidant, je réserve, la chambre m’attend.
Le lendemain matin, direction métro à Olympiades. Je pensais en avoir fini avec les problèmes de transports publics. Que nenni ! Voilà qu’à la station F-Mitterrand, je décide de prendre le RER pour rallier Austerlitz directement. Le panneau lumineux affiche 19 minutes. Bon, me dis-je, attendons ! les minutes passent, lentes, 4 mn, puis 2, puis 3 (eh oui), retour à 2, puis 1, puis en approche, et… supprimé ! Je n’invente pas. Retour au métro, direction Gare de Lyon. A Austerlitz, un TER m’attend, bondé, sans problème jusqu’aux Aubrais. Là, j’explique à l’accueil Infos mes ennuis. On me demande ce que je désire. « Bah, dis-je, un éventuel remboursement ! » Et de m’expliquer que c’est Internet qui s’en occupera. Et ma note d’hôtel, j’ose m’enquérir ? Faites la demande, vous verrez bien !