Olympe face à Maximilien, histoire et théâtre, c’était à la MAM d’Orléans

La jeune Compagnie orléanaise « le Chat qui rêve » a écrit et mis en scène cette joute oratoire entre la féministe Olympe de Gouges et le Montagnard Maximilien de Robespierre, tous deux finiront sur l’échafaud. La Maison des Arts et de la Musique les a accueillis vendredi 6 janvier.

Par Bernard Thinat

Olympe née à Montauban, mariée à 16 ans, veuve à 18, se bat pour l’émancipation de la femme dans une société où l’homme est aux commandes. Trois ans avant la Révolution, elle se lance dans le théâtre et parvient à faire jouer la pièce qu’elle a créée à la
Comédie-Française. Mais la Révolution la voit défendre la cause féministe et celle des esclaves. Elle rédige « la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », écrit des pamphlets contre la peine de mort, récuse toute violence en défendant le roi et la reine.

Manon Simier et Sandrine Gauvin – Photo “le Chat qui rêve”

Robespierre, on connaît, on sait aussi qu’il s’est prononcé un temps contre la peine de mort, contre l’esclavage avant de basculer dans la « terreur » face aux ennemis de la Révolution. Lui défend un idéal, veut la justice pour le peuple, se bat pour le social, contre la misère. Curieusement, le débat entre cette femme combattante pour le droit des femmes et cet homme voulant arracher le peuple à la misère, rappelle certains débats qui traversent aujourd’hui la Nupes. L’histoire semble se répéter !

La pièce

Sur le plateau, à droite, le cabinet de travail de « l’incorruptible », une chaise, un bureau, un divan. A gauche, le salon d’Olympe, deux fauteuils devant un paravent. Adrien Deschamps campe un Robespierre jeune, hésitant, mais travailleur, tombant malade, très éloigné des images de boucher que certains lui prêtent, entouré de sa sœur Charlotte et de son amie qui semble le couver, Eléonore Duplay, deux rôles interprétés par une pétillante Isabelle Couloigner. L’autrice et metteuse en scène, Sandrine Gauvin est une Olympe de Gouges volontaire, ne reculant devant rien afin de faire avancer la cause des femmes, prête à défier le Comité de Salut Public. Elle aime aussi échanger avec son amie, Sophie de Condorcet (Manon Simier, exquise marquise !), au sein de son salon.

Isabelle Couloigner et Adrien Deschamps – Photo “le Chat qui rêve”

La pièce balaie les années 89 à 94, ce qui en fait un excellent outil pédagogique pour les profs d’histoire, pour peu qu’ils emmènent leurs élèves au théâtre, ou que le théâtre vienne au collège. La pièce ne prend pas parti en faveur d’Olympe ou de Maximilien, on sent que l’autrice est allée à la source documentaire, qu’elle s’est plongée dans les écrits des deux héros de la Révolution épris d’égalité, de droits humains dit-on aujourd’hui, mais divergeant sur les méthodes. A noter aussi les magnifiques costumes d’époque que la Compagnie a obtenus auprès de l’opéra de Nantes. Un joli travail historique et théâtral !

Sandrine Gauvin – Photo B.T.

Sandrine Gauvin, directrice artistique de la Compagnie « Le Chat qui rêve » est d’abord happée par le cinéma, rêvant depuis toute petite d’être réalisatrice. Puis le virus de la comédienne aidant, elle est passée par le cours Florent parisien, et s’est mise par la suite à l’écriture théâtrale pour le jeune public au sein de la Compagnie créée en 2015, textes mêlant histoire et théâtre, ses deux passions.

Sa Compagnie basée à Paris a alors beaucoup joué en
Île-de-France, a même voyagé un peu partout en France, avant d’atterrir il y a un an à Orléans, invitée par un comédien local. Aujourd’hui, trois artistes de la Compagnie résident à Orléans, le reste de l’équipe étant resté sur ses terres d’origine. La Compagnie sera bientôt à la salle Montisson de Saint-Jean-le-Blanc avant de parcourir le Gâtinais pour des séances scolaires. Quant à Sandrine Gauvin, elle tisse des liens avec les autres Compagnies orléanaises afin de jouer, et surtout de créer.

Plus d’infos autrement avec Magcentre : Janvier au théâtre dans la métropole orléanaise et même un peu plus

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