Sénatoriales : dans le Loiret, le centre droit veut une « République des Territoires »

Après l’entrée en lice des Républicains, la droite modérée part au combat derrière Frédéric Néraud, candidat étiqueté Horizons bien que le parti d’Édouard Philippe n’ait pas (encore) apporté son soutien à cette liste. La gauche – avec une ou deux listes – pourrait être représentée par Christophe Chaillou.

Par Jean-Jacques Talpin

Bien qu’elle intéresse peu de monde (il n’y aura que près de 1 600 « grands électeurs »), l’élection sénatoriale sera active dans le Loiret. Certes le siège est confortable, le rythme de travail supportable avec un régime spécial de retraite qui sera préservé après la réforme. Mais le Sénat est aussi un des piliers de la démocratie comme il l’a encore montré récemment avec le vote de la réforme. Dans le Loiret, la bataille politique pourrait être intense. D’abord parce que 2 des 3 sénateurs (Jean-Pierre Sueur et 
Jean-Noël Cardoux)
 ne se représentent pas.
 Ensuite parce que le Loiret fait partie des départements où le vote intervient à la proportionnelle, compliquant la tâche des pronostiqueurs. 

Une liste a d’ores et déjà fait son coming out, celle de LR conduite par Hugues Saury, secondé par Pauline Martin, maire de Meung-sur-Loire et présidente de l’association des maires du Loiret, suivie par Francis Cammal, maire de Gien, Valérie Martin maire de Lorris et Marc Gaudet, président du conseil départemental. Cette liste sera concurrencée sur son centre droit par Frédéric Néraud, un élu chevronné dans le nord-est du département (vice-président du conseil départemental, conseiller départemental de Courtenay, ancien maire de Dordives, etc.). Son attelage comprend également Marie-Philippe Lubet, maire de Saint-Denis-en-Val, Jean-François Deschamps, adjoint à Aschères-le-Marché, Françoise Hébert, maire de Sury-aux-Bois et Alain Bertrand ancien maire de la Bussière.

Les 5 candidats de la République des Territoires. Photo Magcentre.

Le dilemme du parti Horizons

« Nous sommes des indépendants, explique Frédéric Néraud pour qui cette élection représenterait « l’aboutissement d’une vie d’élu » – opposés à la politique spectacle ou de foire d’empoigne ». Cette liste intitulée « Pour une République des Territoires » veut se battre pour « une ruralité attractive », le confortement des petites et moyennes villes, le renforcement du rôle de l’État, l’Europe, la décentralisation. Les cinq candidats s’affichent clairement au centre droit de l’échiquier politique et trois (dont Frédéric Néraud) se revendiquent de Horizons le parti d’Édouard Philippe. A ce titre, la liste Néraud veut se positionner « dans le camp de la majorité présidentielle ». Pour autant la labellisation de cette liste n’a pas été demandée à Horizons qui ne lui a donc pas apporté son soutien. 
Et cela d’autant plus que ce parti pourrait faire liste commune dans le Loiret avec Renaissance et le Modem derrière le maire de Pithiviers Philippe Nolland.
 Autant dire que cette candidature dissidente agace Renaissance qui rappelle que Frédéric Néraud serait adhérent de Horizons de très fraîche date et qu’il traîne quelques « casseroles », comme une participation aux vœux du Rassemblement National et, dit-on, une animosité féroce de Marc Gaudet. Pour autant, Frédéric Néraud veut s’inscrire en dehors de ces polémiques en revendiquant « une autre façon de faire de la politique ». « Nous nous engagerons, dit l’élu, à travailler de façon libre, constructive et indépendante en refusant toute opposition de principe comme tout suivisme à l’égard de l’action gouvernementale et en représentant au sein de la droite et du centre une ligne libérale et sociale ».

La gauche conservera-t-elle son siège ?

Si ce scrutin mobilise peu d’électeurs, il attire en revanche les candidats. En 2017 huit listes étaient présentes à ce scrutin proportionnel gagné haut la main par Jean-Pierre Sueur avec 34 % des voix loin devant les deux candidats LR : une véritable « anomalie socialiste » dans un département clairement ancré à droite. A 76 ans, Jean-Pierre Sueur a décidé de raccrocher les gants et de se retirer de la vie politique nationale. Mais tous ses amis le disent : « Jean-Pierre Sueur est irremplaçable ! ». Pour lui succéder, les socialistes avaient pensé un temps à présenter François Bonneau comme tête de liste. Mais le président de la région a décliné, s’accrochant à son siège régional. A moins que…

Après un brainstorming intense, le PS aurait choisi Christophe Chaillou, le maire de
Saint-Jean-de-la-Ruelle, qui n’aurait pas dit non.
 Mais l’élu, ancien président éphémère de la métropole orléanaise, n’a ni l’aura ni la réputation de son prédécesseur. Même si des villes ont été gagnées par la gauche aux dernières municipales (comme Fleury-les-Aubrais), rien ne dit que la gauche pourra conserver son siège, sauf peut-être si elle concourt sous la bannière unique de la Nupes. Un résultat incertain d’autant plus que le RN ne veut plus jouer parmi les figurants comme en 2017 quand son candidat avait recueilli 2,28 % des voix. Aux dernières législatives le RN a conquis 2 sièges de députés (Thomas Ménagé et Mathilde Paris) et même presque 3. Il pourrait donc jouer les trouble-fête même s’il ne revendique la gestion d’aucune commune dans le Loiret. La bataille est donc incertaine sans pour autant qu’elle tourne à la guerre de tranchées…

Christophe Chaillou pressenti pour succéder à Jean-Pierre Sueur.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Loir-et-Cher : Sénatoriales, faites vos jeux !

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