Orléans : une nouvelle page s’écrit pour la boutique Au Comptoir Malgache

Après 20 ans de commerce équitable à Orléans, le chaleureux et jovial William Rajaobelina a vendu son commerce pour s’offrir une nouvelle aventure avec un projet d’éco-tourisme sur la perle de l’Océan Indien, Nosy Be. Pour autant il œuvrera toujours une partie de l’année dans la cité ligérienne.

Par Estelle Boutheloup

20 ans après l’ouverture de Au Comptoir Malgache, rue Royale à Orléans, William Rajaobelina prépare un nouveau projet d’éco-tourisme à Nosy Be. Photo Estelle Boutheloup

« Malgré les difficultés rencontrées, j’ai réussi à faire les fondations de ce magasin et maintenant je le transmets à des jeunes de valeur qui sauront faire rayonner à leur tour Madagascar. » Ouvert en juin 2004, Au Comptoir Malgache est la vitrine des richesses et des ressources de cette « Île rouge », que William Rajaobelina, créateur de la boutique, qualifie de « pays paradoxe : tellement riche mais si pauvre… » Ainsi, minéraux, bijoux sertis de pierres fines et précieuses, huiles essentielles, vanille, cacao, café, épices… issus du commerce équitable et fruit d’une démarche qu’il entame alors qu’il quitte une filiale d’une multinationale de la grande distribution. « J’ai fait deux plans sociaux qui ont marché parce que j’étais humain, jusqu’au jour où j’ai demandé à quitter l’entreprise dont le fonctionnement ne correspondait plus à ma façon de voir le sens de la vie ».

Le combat du Colibri

L’occasion pour William d’une remise en question : il s’envole pour Madagascar où il n’avait pas remis les pieds depuis 1972, explore et y étudie le commerce équitable, système d’échange qui n’existait pas encore dans l’hexagone. « J’y vois des trésors et des échanges inégaux entre les sociétés… » Dès lors, c’est décidé, il fera tout pour faire rayonner son pays en participant à son échelle au développement du commerce. Mais plus qu’une aventure commerciale, c’est une véritable odyssée qui va l’attendre : 2007, crise des subprimes ; 2009, crise politique à Madagascar. « Je me bats tant bien que mal et je crée un concept d’éco-tourisme ». 2010, séparation, 2012, un AVC. Suivront la crise des gilets jaunes, une chirurgie, la crise COVID… « Et tout cela sans pouvoir me faire un salaire ! Comme quoi, une vie de combats de Colibri ça marche pour affronter les épreuves et être utile aussi ».

Aujourd’hui, à la retraite, William vient de céder sa jolie boutique à deux associés malgaches encore en activité et très impliqués dans le développement durable. Pour autant, il en reste le fondateur et assurera le suivi pour que l’éthique et l’esprit du magasin perdurent.

Au bord des Pangalanes à Madagascar, cet écolodge au toit de feuilles de bananier très isolant (satrana) est un avant-goût du projet de William Rajaobelina sur l’île de Nosy Be. Photo Estelle Boutheloup.

Écolodge et éco-tourisme sur Nosy Be

Mais une autre page s’ouvre pour le commerçant : un nouveau projet sur l’île de Nosy Be à Madagascar où il envisage d’ouvrir un écolodge au cœur de la nature et développer l’éco-tourisme. Une autre alternative au tourisme de luxe sur cette perle considérée comme le « Tahiti de l’Océan Indien ». « Un écolodge les pieds dans l’eau, l’équivalent d’un trois/quatre étoiles, mais cinq étoiles sur le plan naturel. L’idée étant de faire travailler et de faire vivre les villages et les populations autour ». Pour cela, William envisage d’installer des villages de créateurs autour de son écolodge, des éleveurs de volailles et d’autruches, « pour faire découvrir des spécialités culinaires autres que la langouste et les fruits de mer ». 

Un package touristique est également à l’étude avec un circuit découverte de l’Île Rouge, depuis Tana la capitale à Diego Suarez au nord pour faire vivre les villages le long du trajet, un coin méconnu avec des parcs nationaux à faire découvrir. « Le magasin Au Comptoir Malgache se chargera de distribuer les voyages et séjours à prix accessibles et haut de gamme », fait savoir William Rajaobelina qui ne quittera pas Orléans définitivement : « Une ville où je me suis toujours bien senti. »

Plus d’infos autrement sur Magcentre: “L’Ile rouge”: un enfant aux colonies

Commentaires

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  1. Bravo à Magcentre pour cet article. J’espère que le projet à Nosy Be qu’il prépare depuis très longtemps se réalisera rapidement.
    C’est grâce à William que nous sommes tombés amoureux de Madagascar, les trois voyages (haute gamme et à prix accessibles, qu’il nous a organisé avec son “agence réceptive” de Tana ont été inoubliables, voyez quelques pages de mon blog :https://www.bernardrobert.fr/tag/madagascar/
    Nous avons pu y rencontrer des artisans dont les productions sont dans la magasin “Au comptoir malgache” en bas de la rue Royale à Orléans.

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