Que ce soit lors des derniers Futurs de l’Écrit, en mai, ou à l’occasion des Jardins en fête début juin, en partenariat avec le Conseil départemental du Cher, le site cistercien berrichon accueille de nombreuses manifestations et est ouvert à un large public. Parmi les lieux réputés du département, il est celui qui incite à un moment de quiétude, au calme et à la sérénité.
Par Fabrice Simoes
Il faut s’éloigner de quelques kilomètres du monument marquant l’un des « centres de la France », à Bruère-Allichamps. Il faut délaisser la grande route, celle qui mène de Bourges, la préfecture, à Saint-Amand-Montrond, la sous-préfecture. En quelques encablures, on sort des sentiers battus mais on ne tombe pas dans l’inconnu. Pas loin, on trouve l’une des haltes emblématiques de la route Jacques-Cœur, l’un des dix monuments incontournables du Berry : l’abbaye de Noirlac. En-dehors des chemins de Compostelle, depuis près d’un millénaire – à cent et quelques années près puisque l’abbaye a été fondée en 1136 – elle « affiche une santé insolente que les siècles et une histoire mouvementée n’ont pu altérer. La blondeur immaculée de sa pierre et la pureté de son architecture, où plane un silence assourdissant, invite solennellement à la
méditation », selon Berry Province, le site qui favorise le développement du tourisme, mais pas que !
Sur un agrès courbe, perchée à 6 mètres de hauteur, Chloé Moglia a pris son envol. Photo Pierre Planchenault
Depuis plusieurs années, les lieux sont propices à l’organisation de concerts, de manifestations culturelles, de conférences avec, chaque été, un festival où se croisent tous les genres de musique, du classique au traditionnel en passant par le jazz…
Succès des jardins en fête et poursuite des Traversées
Au début du mois c’est l’événement national Jardins en fête qui a permis de donner un nouvel éclairage au monument, aux jardins et au bocage de Noirlac. Ce sont 2 700 spectateurs, promeneurs, flâneurs, amateurs de jardins, de découvertes aussi qui ont visité l’abbaye le temps d’un week-end.
Les illuminations du samedi soir, les acrobaties, les ateliers, les visites guidées et les diverses déambulations dans les bâtiments et les jardins ont été largement plébiscités, par les plus petits comme les plus grands, et devraient inciter plus encore le Conseil départemental, à poursuivre dans sa démarche d’accessibilité et d’ouverture à tous les publics pour le site.
Dans la nuit du Berry, les installations d’Incandescences ont donné à l’abbaye toute sa majesté.
Photo Pierre Planchenault
Dès cette fin de semaine, le CCR – Centre de rencontre Régional, tisseur de lien entre patrimoine et arts – donne rendez-vous pour une série de concerts, performances, apéros-rencontres, et visites. Le temps d’un week-end et de trois samedis à suivre, l’abbaye invite à se laisser porter par l’esprit du lieu et découvrir autrement ses multiples espaces, de l’abbatiale aux jardins, en compagnie d’artistes de tous horizons. Au total ce sont six jours de concerts, de rencontres et d’échanges faisant la part belle aux croisements musicaux, placés sous le signe du partage et de la convivialité qui sont proposés.
Grégory Jolivet, celui qui a rendu les accents de sa vielle à roue aussi puissants que les riffs de Jimmy Hendrix, et le groupe de musiciens trad occitans San Salvador, avec leurs programmes “Osmose” et “La Grande Folie”, ouvrirons la soirée du vendredi 16 juin de ce festival si particulier des Traversées.
Le lendemain, à 15h, et dimanche à 17h30, Sylvain Lemêtre, dans le dortoir des Convers, avec “Sonore Boréale”, déroulera le fil d’une pièce avec voix et percussions à l’aide d’un nombre impressionnant d’objets, d’un tuyau perlé qui sert de micro à une brosse parlante… Samedi aussi, le duo Sabîl et le Quatuor Béla, qui avaient déjà investi les jardins voilà deux semaines, se retrouveront dans les jardins pour « une ode au
libre-échange, à la joie de jouer et à la liberté, enracinée et neuve ». Un apéro-rencontre, dans les jardins, et une performance, salle capitulaire, par la chorégraphe Catherine Contour, accompagnée par le saxophoniste Bertrand Gauguet, suivront. C’est le « conte musical enchanteur » l’Enfant noir de la compagnie La tempête qui clôturera la soirée.
Dimanche, les traversées se poursuivront avec Catherine Contour, Bertrand Gauguet, des visites du bocage, des ateliers sonores.
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