L’église Saint-Étienne de Beaugency a prêté son beau cadre dépouillé et lumineux à l’exposition des sculptures d’Anne Boisaubert et des peintures de Severo Sanchez Alvarez. Pour la première fois à Beaugency, une nocturne était organisée ce vendredi 6 octobre, avec une illustration musicale par les musiciens de Flexi-not’.
Par Anne-Cécile Chapuis
Les artistes présents à Saint-Étienne. De G à D : Arlette Meneau, pianiste, Nadine Evezard, flûtiste, Thierry Pagin, violoncelliste, Jean-François Roux, violoniste et altiste, Anne Boisaubert, sculpteur, Severo Sanchez Alvarez, peintre. Au premier plan : “Petite Jeanne”. Photo AC Chapuis
Anne Boisaubert et Severo Sanchez Alvarez savent recevoir. Présents sur le site de leur exposition commune, ils accompagnent discrètement le visiteur, répondant aux questions, orientant sur des points de vue et laissant d’emblée entrevoir leur passion pour leur art respectif.
Dans le beau cadre de l’église Saint-Etienne, les œuvres illuminent l’espace, y apportant les couleurs de Severo et les formes d’Anne, offrant une exposition très cohérente pour deux mondes qui, bien que radicalement différents, ont beaucoup à se dire.
Deux artistes différents dans une même démarche
Après des productions figuratives, un passage par les copies de maître, Severo Sanchez Alvarez a trouvé son style et sa voie. Depuis une quinzaine d’années, il se concentre sur ses peintures colorées qui jouent sur l’harmonie et l’équilibre, traversées par ce qu’il appelle des « accidents ». L’inspiration est puisée dans la nature, la conscience du temps et du monde, comme en attestent les titres de ses séries : « Ouvert au monde », « Dans les couleurs du temps », « Vers un ailleurs ».
Les deux exposants devant leurs œuvres respectives. Photo AC Chapuis
Pour Anne Boisaubert, artiste confirmée et spécialisée dans le bronze, c’est la première “sortie” de « Petite Jeanne » aussi nommée « Ainsi soit-elle ». Elle présente plusieurs de ses œuvres mythiques (comme « Requiem de Loire » ou « Hymne à la joie ») et des personnages pleins d’émotion comme Maria ou les enfants du groupe « Espérance ».
Tous deux se rencontrent « dans la même suite artistique » avec une façon de travailler similaire dans la concentration, la « gestation » (Petite Jeanne a demandé près de neuf mois de travail) et la musique omniprésente lors de leurs séances de création.
Flexi-not’ avec “Petite Jeanne” d’Anne Boisaubert, devant les tableaux de Severo Sanchez Alvarez. Photo AC Chapuis
La musique de Flexi-not’ au diapason
Rien d’étonnant alors à ce que la musique soit l’invitée de cette nocturne. Les musiciens de Flexi-not’ ont accepté bien volontiers l’invitation à associer leur art à ceux déjà présents à Saint Etienne. Ce jeune ensemble de musique de chambre a puisé dans son répertoire pour offrir des pièces courtes, adaptées et brillamment interprétées dans l’acoustique royale du lieu. Beethoven était présent, noblesse oblige, mais un Beethoven revisité par la patte de Jean-François Roux, violoniste qui, sur la sonate Au clair de lune, offre deux versions adaptées l’une pour la flûte et piano, l’autre pour le quatuor. Un très bel effet.
L’exposition à Beaugency. Photo AC Chapuis
La musique coule de source, rassemble les visiteurs qui s’attardent, suspendent leur visite ou au contraire la poursuivent au son. Et notre sculptrice, par ailleurs praticienne du tango argentin, esquisse quelques pas avec Pascal, son partenaire dans la danse et dans la vie.
Une vraie rencontre des arts et des personnes dans un lieu et un moment unique comme on les aime et qui laissent de belles réminiscences et résonances.
L’exposition « Les chants de l’âme » a lieu à l’église Saint-Étienne de Beaugency jusqu’au dimanche 8 octobre, de 14h à 19h.
Pour en savoir plus :
De la terre à la vie : rencontre avec la sculptrice Anne Boisaubert
Belles découvertes musicales avec Flexi-not’