La capacité d’adaptation était au cœur du 2e Rendez-vous des acteurs du tourisme durable le 13 novembre dernier au Château de Blois. Autour de la région et de la CCI Centre-Val de Loire, plusieurs entreprises ont illustré enjeux et opportunités devant 200 professionnels.
Par Jean-Luc Vezon
La région Centre-Val de Loire possède toutes les cartes pour tracer sa voie vers un tourisme durable et résilient.
Photo Jean-Luc Vezon
L’économie touristique n’est plus l’économie du pauvre. En région Centre-Val de Loire, sous l’impulsion de la région, des départements, des intercommunalités ou de la CCI CVL, elle est devenue une locomotive pour les territoires. Portés par un partenariat intelligent des acteurs, les résultats sont tangibles en termes d’activités et d’emplois.
La COVID-19, l’émergence du slow tourisme ou la nécessité de la transition énergétique ont changé la donne. Lors de la présentation de ce contexte, Virginie Raisson-Victor, présidente du GIEC Pays de la Loire et cofondatrice du Grand défi des entreprises pour la planète, a rappelé que 11 % des émissions de gaz à effet de serre étaient issues du tourisme dont 70 % attribuées aux mobilités (1). Il importe donc de relocaliser mais en prenant garde de ne pas épuiser le territoire avec le surtourisme.
Elle avance donc le concept de « dépaysement près de chez soi » que déclineront les invités comme Marie-Christine Clément, dirigeante du Grand Hôtel du Lion d’Or à Romorantin-Lanthenay convertie à la permaculture, Cécilie de Saint-Venant, directrice de la communication et de la marque du Domaine national de Chambord et Ludovic Poyau, président de la commission développement durable de l’UMIH France.
Le président de la région François Bonneau, a de son côté illustré le sujet en informant que les touristes à vélo consommaient 30 % de plus que les autres. La collectivité qu’il préside soutient donc fortement les mobilités décarbonées : offre de transport REMI, rames de train adaptées ou construction de 79 garages à vélos dans les gares.
Avec son Fonds pour un tourisme durable, la CCI CVL accompagne les entreprises en proximité : « Nous assurons le dernier kilomètre. C’est la responsabilité de notre génération de préparer un avenir soutenable pour les générations futures (1) », a ainsi précisé Jacques Martinet, président de la CCI CVL.
Les maîtres restaurateurs fer de lance de la restauration
Le rendez-vous comportait également l’après-midi la 8e Rencontre régionale de la restauration. Là encore, le sujet de l’environnement a été abordé lors des témoignages d’intervenants attentifs à la sobriété : Thessa Van Wijngaarden (cheffe du restaurant Les 3 chemins, Saint-Aignan-sur-Cher), Ambroise Voreux (La Cabane à matelot, Bréhémont) et Guillaume Mignard (La Grange aux savoir-faire, Vallières-les-Grandes).
Les consommateurs attendent aujourd’hui de vivre une expérience immersive avec la dégustation des produits locaux et sains. Dans ce but, Cuisine en Loir-et-Cher et le lycée hôtelier et de tourisme à Blois se sont par exemple associés pour créer un label circuit court. 13 étudiants en bac professionnel Cuisine et Service découvrent ainsi les producteurs locaux et seront à même de les valoriser dans leurs futurs postes.
« Cette démarche apporte du sens. Cela contribue aussi à une meilleure reconnaissance des métiers de la salle », a assuré Christophe Lunais, ancien président de Cuisine en Loir-et-Cher et restaurateur à Vallières-les-Grandes à l’origine de ce projet. Comme ses 170 collègues maîtres restaurateurs, il s’approvisionne à plus de 50 % en produits issus de l’agriculture ou la transformation locale.
(1) 40 % pour les voyages en avion.
(2) Jacques Martinet a aussi annoncé la candidature de la CCI régionale pour accueillir, en 2025, la réunion annuelle des 122 CCI françaises à Orléans.
Les maîtres restaurateurs de toute la région avaient préparé un savoureux cocktail déjeunatoire.
Crédit photo Jean-Luc Vezon.
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