La Région attend 2024 avec des habits neufs

Le budget primitif qui sera examiné jeudi 21 décembre dans le nouvel hémicycle régional qui prend le nom de Jean Zay s’annonce sous « très haute tension ». Les grands équilibres, et notamment les investissements, sont cependant maintenus avec une légère hausse de la fiscalité.


Par Jean-Jacques Talpin


Après des mois de travaux qui ont conduit la Région à décentraliser ses sessions, les élus vont prendre possession jeudi et vendredi d’un nouvel écrin et d’un environnement sérieusement modernisé.
 L’hémicycle a notamment subi une cure de rajeunissement bienvenue. Pas sûr pourtant que cette nouvelle salle qui va prendre le nom de Jean Zay apaise les esprits. L’adoption du budget primitif est en effet toujours l’occasion de débats tendus avec une opposition toujours désireuse de s’affirmer… opposante en refusant tout budget. Pourtant cette session débutera dans une quasi euphorie avec le choix de Bourges comme capitale européenne de la culture en 2028. Aux côtés de la ville et de l’agglomération, la Région n’a en effet pas ménagé ses efforts pour porter la candidature du petit poucet berruyer face aux « ogres » clermontois, montpelliérain et rouennais. Encore faut-il désormais passer aux choses concrètes, préparer un calendrier et surtout des événements pour que Bourges vive véritablement de cette bénédiction européenne avec des retombées sonnantes et trébuchantes notamment du point de vue touristique.

Un écrin tout neuf pour les élus régionaux. Photo Magcentre

Peu d’autonomie financière

Après cette « belle chance et cette belle opportunité », l’autre évènement de l’hémicycle sera l’hommage rendu par le président Bonneau à Éric Chevée, le président du Ceser (Conseil économique social et environnement) qui a décidé de ne pas solliciter de nouveau mandat à la tête de cette institution représentative de la société civile. Un nouveau président sera élu le 18 janvier, sans doute un universitaire orléanais. Cet hommage sera d’autant plus sincère que le Ceser réuni ce lundi a rendu des avis très positifs sur le projet de budget et sur les autres rapports présentés, notamment celui du « volet mobilités » du contrat de plan État/Région. C’est donc un budget de 1,8 milliard sous « très haute tension », comme l’a qualifié le président Bonneau, que les élus adopteront jeudi. La Région dispose désormais de peu d’autonomie financière, dépendant en grande partie des recettes de TVA elles-mêmes liées à l’activité économique. Du côté des dépenses la hausse des frais financiers et des frais de personnel tout comme l’envolée des coûts de l’énergie impactent fortement ce budget.

Bouclier social

Peu d’autonomie fiscale aussi, le seul levier étant la taxe sur les « cartes grises » automobiles dont le montant va être revalorisé de 5% pour atteindre un plafond désormais au plus haut de 55 euros par cheval fiscal. Pour autant « la région ne baisse pas la garde » et grâce à la maîtrise de ses dépenses de fonctionnement et d’une épargne brute encore conséquente, elle peut maintenir ses investissements à un niveau élevé de 450 millions. Les grandes compétences régionales comme la formation professionnelle et les lycées sont préservées avec cependant le report d’un an de l’ouverture du nouveau lycée de Châteauneuf-sur-Loire. Mais dans son rôle de « bouclier social », la région maintient aussi ses ambitions redistributrices avec la gratuité des transports pour les jeunes tous les week-ends ou l’adoption du quotient familial pour les tarifs de la restauration scolaire. Actuellement expérimentée dans un lycée et bientôt trois, cette mesure devrait être généralisée afin d’alléger la facture des parents les plus modestes. Une mesure exceptionnelle en France tout comme la gratuité des transports.

A mi-mandat

La session sera d’ailleurs largement aussi dominée par l’adoption du « volet mobilités » du contrat de plan 2023-2027 avec 514 millions à investir dont 193 par la Région. L’État par ailleurs réservera 135 millions pour l’amélioration du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Des crédits sont inscrits pour la plupart des lignes, les plus importantes comme les plus « fines » y compris les petites lignes pour les étoiles ferroviaires de Tours et Orléans. Le CPER intègre même un volet fluvial pour les canaux et un autre pour le fret ferroviaire, une « heureuse surprise » saluée par le Ceser qui a toujours été le fer de lance de cette politique de fret ferroviaire. Signe des temps : pas un centime d’investissement réservé aux routes ou au transport aérien. A mi-mandat – les prochaines élections régionales sont programmées pour mars 2028 – la Région affirme donc ses marqueurs de gauche pour maintenir la cohésion de sa majorité et éviter ainsi les turbulences nationales de la Nupes.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Éric Chevée : « Le CESER, ni godillot ni suppôt du conseil régional ! »

Commentaires

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  1. “le nouvel hémicycle régional qui prend le nom de Jean Zay” : encore !!!
    Après le Panthéon, puis le parc Pasteur récemment, la demande pour le site Madeleine, on n’en fait pas un peu trop : attention à l’effet de saturation.

  2. Donner le nom d’une personnalité politique à l’hémicycle me parait être une erreur car c’est le lieu de toutes les opinions …
    Celui-ci , prestigieux , est très marqué à gauche .
    Espérons seulement, ne pas le voir débaptiser prochainement au profit d’un personnage sinistre de la même époque .
    Le satisfecit d’un moment deviendrait une catastrophe .

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