Volubile, jovial, sourire XXL, rouflaquettes au cordeau, et les feutres qui redessinent les jardins… Vous l’avez reconnu ? Présentateur vedette de Silence, ça pousse ! sur France 5, le samedi à 10h45, Stéphane Marie a vécu 6 ans à Orléans pour ses études. Retour sur son parcours, ses souvenirs, sa passion des jardins et son tout nouveau livre Mon Paris des plus beaux Jardins.
Après 6 années d’études à l’IAV d’Orléans, Stéphane Marie se découvre une vraie passion pour les jardins et lance dès 1996 le concept de ce qui est aujourd’hui Silence ça pousse ! Crédit photo © Julien KNAUB – FTV
Propos recueillis par Estelle Boutheloup
Magcentre. Comment êtes-vous arrivé à Orléans ?
Stéphane Marie. J’ai eu un parcours scolaire un peu « chatouillis »… Avant d’arriver à Orléans, je suis passé par un lycée technique pour apprendre la technique de l’habillement : apprentissage de la machine à coudre, fabrication de patrons… mais je n’avais pas du tout envie d’encadrer des ouvrières ! À Caen s’ouvre alors une section de « Tapissier décorateur » : ça m’a réconcilié avec l’école. CAP en poche, j’intègre l’école Boulle pour affiner ces études-là. Mais j’étais un provincial timoré et Paris me faisait peur. Je passe une année à faire des vitrines, à bidouiller et je décide de ne jamais être tapissier.
Alors, sur le conseil d’une prof corse, je passe le concours d’entrée à l’Institut des Arts Visuels à Orléans en 1979 pour apprendre à faire des vitrines. Là, un prof de dessin me dit : « pourquoi faire des vitrines, tu dessines super bien ! » Et en 1985, je sors avec un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, spécialité « Cinéma ». Aujourd’hui j’écris, mais à l’époque j’en étais incapable. Dans ce maelström on apprend de tout. J’étais un grand traumatisé de l’école, je suis devenu un bon élève.
Dans la rubrique “Pas de panique” de l’émission Silence ça pousse !, Stéphane Marie redessine les jardins de particuliers qui lui ouvrent leurs portes. Crédit photo : Gilles Gustine/FTV
Ainsi, vous passez six ans sur Orléans : quelle vie y aviez-vous ?
C’étaient de bonnes années avec des profs qui sont devenus des amis. En plus d’une chambre à Paris, j’ai d’abord eu une chambre partagée à Orléans chez l’habitant vers le Parc Pasteur, puis une autre avec un copain dans la vieille ville, côté rue de Bourgogne. Mais c’était trop bordélique alors j’ai repris les navettes sur Paris. Je me souviens que j’avais un rituel le matin : à 8h20, c’était un café au Café des Beaux-Arts juste devant l’école. Je ne sortais pas beaucoup, j’étais assez concentré sur ce que je faisais, toutefois, durant mes deux dernières années, je fréquentais un lieu alternatif : les ateliers d’Oulan Bator où il y avait des performances arty. Je me souviens aussi d’une performance réalisée un soir : une projection de film sur une toile tendue dans le trou au pied du vestige du rempart, avec un grand dessin posé devant. Une performance qui m’a amené vers la scénographie où j’avais plus à faire avec l’espace qu’avec le cinéma. Plus tard, à Chaillot, je vais rencontrer un metteur en scène à qui je ferai le premier décor, avant d’intégrer un théâtre alternatif pendant 12 ans, puis, avec le début de la régionalisation, une boîte d’ingénierie culturelle : pendant 3 ans, je visite des ateliers d’artistes dans les régions, monte des dossiers avec les DRAC, FRAC…
Comment est arrivée cette passion du jardin ?
Quand j’achète la grange du grand-oncle près de Barneville-Carteret dans la Manche, j’hérite avec du potager. Je me mets alors à jardiner : je trouve ça plus excitant que de faire des décors d’autant que j’arrivais au bout de la pratique dans ce métier. En 1996, je rédige alors un projet d’émission. Je découvre que je pouvais faire et mettre en œuvre ce qui existait au théâtre : construire des espaces avec du vivant dans lesquels tu es le patron. J’écris alors un projet que je présente à La Cinquième à l’époque et d’autres maisons de production.
On vient me chercher pour être rédacteur en chef et rédiger un pilote pour une émission consacrée au jardinage en 1998, qui deviendra Silence ça pousse ! avec France 5 en 2002. Un titre audacieux à l’époque et qui a bien percuté. L’idée du projet : faire des tutos de jardinage mais pas incarnés, sans personnage. Avec en voix off celle de Jean-Quentin Châtelain. En 2022, on me commande la version d’aujourd’hui, animée cette fois par deux personnes. Comme je n’avais jamais fait de télé, j’ai été accompagné par une pro, Noëlle Bréham, puis Caroline Munoz, et depuis 2016 par Carole Tolila.
Avez-vous l’occasion de revenir sur Orléans ?
Pas trop, non… Je suis sur la route tout le temps. Mais je pense revenir dans le Loiret, à l’Arboretum des Barres, et aller chez des particuliers à Orléans pour réaménager des jardins dans le cadre de la rubrique de l’émission « Pas de panique ». Lors des tournages, je passe une journée entière dans un jardin. Accompagner le vivant est quelque chose qui me fascine. Chaque plante est un mystère qui devient une super surprise. Moi, je veux des plantes « heureuses » dans les jardins. Pour cela, il faut planter juste et observer.
Photo de Une crédit photo © Julien KNAUB – FTV
Mon Paris des plus beaux Jardins
Stéphane Marie vient de sortir un nouveau livre, Mon Paris des plus beaux Jardins, chez Flammarion. Il y dévoile ses jardins préférés, leur histoire, comment il se parcourent en mettant les propriétaires au cœur de ses visites. Ed. Flammarion. 240 pages. 25 €.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Yèvre-le-Châtel, 2e village labellisé « Jardin remarquable » en France