A la découverte des secrets du château de Chémery en Loir-et-Cher

Situé dans le département du Loir-et-Cher, à 30 minutes de Blois, 50 minutes de Tours et 1h20 d’Orléans, le château de Chémery est un château-fort du XIIIe siècle, reconstruit au XVe siècle et remanié au XVIe siècle. Un mélange d’architecture médiévale et Renaissance, où François 1er aurait fait une halte le 6 janvier 1517.

Par Rosa Tandjaoui (CulturAdvisor)



Les origines

Selon l’Abbé Voisin, dans son ouvrage historique de 1839, l’appellation de Chémery découlerait de « Chamur-iii », se traduisant par « les bois au centre du canton près du ruisseau ». Ainsi, le Mur ou Mhuir serait interprété comme « le fort au milieu du canton ». Albert Dauzat, dans son « Dictionnaire étymologique de la langue française » de 1938, émet deux hypothèses quant à l’origine du toponyme : soit « camaracum », signifiant « forteresse », ou « camarus », un nom ou surnom gallo-romain se référant à « homard » ou « crabe ».

La première trace écrite du domaine date de 1236, époque à laquelle il est la propriété du seigneur Regnault de Chémery.

Le château actuel

Le château de Chémery se caractérise par une dualité architecturale inhérente aux deux phases distinctes de son édification. D’abord le Moyen Âge, quand un château-fort est érigé à l’est, au XIIIe siècle, sur les fondations d’une forteresse du XIIe siècle, jusqu’à ce que la seigneurie de Chémery devienne la propriété de Jean de Chalon, comte de Tonnerre, seigneur de Saint-Aignan autour de 1360. Puis à la Renaissance, qui voit l’édification d’un corps de logis s’appuyant sur une tour d’angle cylindrique à l’ouest, au XVIe siècle, probablement sous René de Beauvilliers, deuxième Comte de Saint-Aignan, autour de 1539.

De plus, le château est entièrement protégé par des douves. Avec un pont-levis au sud et une passerelle en bois à l’ouest. Enfin, deux dépendances sont édifiées à l’extérieur du château. Il y a là une grange aux dîmes à l’ouest et un pigeonnier au sud-est.

Un château privé

Après Regnault de Chémery au XIIIe siècle, la seigneurie passe entre les mains des Chalon-Tonnerre. Puis de leurs descendants les de Beauvilliers et les de La Roche-Aymon.

Possédant une étendue de terres s’élevant à 600 hectares à la Renaissance, le domaine subit une métamorphose radicale, sous l’influence des ducs de Beauvilliers et de Saint-Aignan, aboutissant à sa transformation en une ferme agricole, en 1729. Là, toutes les fenêtres du château sont obstruées, une stratégie destinée à restreindre la taxation foncière et à faciliter le stockage des récoltes céréalières.

Ainsi, il reste la propriété de la famille de La Roche-Aymon jusqu’en 1970, année à laquelle il est racheté par l’écrivaine Madeleine Lemaître, puis par son fils Alain Souchon. Axel Fontaine, ami d’enfance de ce dernier et son épouse Cécile, le rachètent en 1981 et ne cessent de l’entretenir et le restaurer depuis.

Patrimoine : Visite du château de Chémery

Crédit photo château de Chémery.

Une visite royale

En 2020, les Fontaine découvrent un secret que le château de Chémery dissimulait depuis le XVIe siècle. Celui-ci prend la forme d’un courriel envoyé par un historien slave spécialiste de la Renaissance. Ce dernier a eu accès à deux lettres d’un certain Stazio Gadio adressées à Francesco Gonzaga, Marquis de Mantoue. La première est datée du 11 janvier 1517, tandis que la seconde du 12 janvier 1517. Elles relatent les détails d’un voyage entrepris par François 1er, d’Amboise à Romorantin. Et chose extraordinaire, il y est fait mention d’une halte à « Chiamors » distante de 25 km d’Amboise. Ainsi, le château de Chémery étant situé à une vingtaine de kilomètres d’Amboise, cet historien est catégorique : le roi François 1er aurait fait une halte au château le 6 janvier 1517, probablement pour s’y restaurer, avant de reprendre son périple jusqu’à Romorantin.

De plus, notre historien est sur une autre piste. En effet, il est persuadé que le roi était accompagné d’un certain Léonard de Vinci et de son élève Francesco Melzi, qui se trouvaient à Romorantin la semaine suivante, avant de retourner à Amboise le 16 janvier 1517, alors que le roi rejoignait Paris. À suivre…

François Ier vers 1530 (par Jean Clouet, huile sur toile, 96 × 74 cm, Paris, musée du Louvre).

François Ier vers 1530 (par Jean Clouet, huile sur toile, 96 × 74 cm, Paris, musée du Louvre).

Privatiser ou dormir au château

Inscrit au titre des monuments historiques depuis le 6 janvier 1926 et ouvert au public depuis 1981, le château de Chémery est visitable tous les jours en saison (du 1er mars au 30 novembre) et sur rendez-vous en hors saison, en appelant le 06 67 76 76 66.

De plus, il propose 5 chambres d’hôtes à la location, ainsi que des salles pour organiser mariages, réceptions et autres manifestations, avec une capacité d’accueil de 50 à 230 personnes.

Enfin, si vous séjournez au château, sachez que les châteaux de Chambord, Chenonceau, Cheverny et Chaumont sont à proximité, ainsi que le zoo parc de Beauval.

À découvrir en famille

La visite du château de Chémery convient parfaitement aux enfants à partir de 10 ans. 

En effet, celle-ci peut tout à fait s’inscrire dans le prolongement des programmes de l’Éducation nationale :

  • Le temps des rois fait partie du programme d’Histoire et géographie du CM1,
  • La Renaissance fait partie du programme d’Histoire et géographie du CM1,
  • Le Moyen Âge fait partie du programme d’Histoire de 5ème.

Site du Château de Chemery

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