Magcentre est allé à la rencontre de ces personnes qui, bénévoles ou professionnelles, dans l’ombre ou sur le devant de la scène, mettent leur talent au service de la culture musicale. Pour la faire connaitre, la développer et la diffuser à tous les publics.
Aujourd’hui : Léo Margue
Léo Margue – Photo Sylvie Fréjoux
Par Anne-Cécile Chapuis
Léo Margue est en haut des affiches médiatiques : il est nominé aux victoires de la Musique 2024 dans la catégorie « révélation, chef d’orchestre ». Mais c’est avant tout un musicien au riche parcours, lequel a démarré à Orléans.
Léo Margue a rencontré la musique dès son plus jeune âge à l’école de musique de Beaugency où il apprend le saxophone. Il poursuit au conservatoire d’Orléans avec Frédéric Juranville en saxo et Daniel Ben Zakoun en piano. Il décroche ses prix, joue dans l’harmonie Région Centre sous la direction de Philippe Ferro où il dit apprendre beaucoup « de l’intérieur ».
Des problèmes de santé l’écartent du saxo, c’est alors qu’il s’initie à la direction, et c’est une révélation. Il s’engouffre dans ce « nouvel instrument de musique » pour lequel il se forme au Conservatoire de Lyon, Chalon-sur-Saône puis Paris. Et là tout s’enchaine. Titulaire de son prix obtenu en 2018, il devient l’assistant d’Alexandre Bloch à l’orchestre de Lille, poursuit les expériences en Picardie et Ile-de-France.
Un attrait pour les musiques d’aujourd’hui
Avec la musique contemporaine, il découvre une « dynamique qui pousse à l’inventivité et créée de nouveaux rapports avec le public ». Pour ce jeune musicien (il a aujourd’hui tout juste 34 ans) la musique doit sortir de ses cadres habituels et classiques.
Léo Margue à la salle Pellicer Orléans La source. Photo AC Chapuis
C’est ainsi qu’il s’intéresse à l’ensemble 2e2m dont il est aujourd’hui le directeur artistique et avec lequel il conduit des concerts sur les plus grandes scènes nationales. Il aime ces tournées où l’orchestre va à la rencontre des publics. « Chaque région a son histoire et ses coutumes, ce qui amène à construire un programme qui prend en compte le territoire ». Il aime intégrer des musiques traditionnelles qu’il sait arranger, et va plus loin dans l’exploration de concerts différents, dans des lieux inédits, en milieu rural, en forêt…
Des liens avec Orléans : l’expérience DEMOS
Léo Margue a toujours gardé des liens avec Orléans. L’an dernier il a, par exemple, été chef invité de l’Orchestre Symphonique d’Orléans pour le ciné concert (voir notre article).
Léo Margue en répétition DEMOS. Photo AC Chapuis
Mais ce qui le passionne actuellement depuis bientôt 3 ans, c’est l’expérience DEMOS. Il est sensible à la démarche d’éducation populaire et collective qu’il a rencontrée au Venezuela, avec le dispositif El sistema. Là il découvre combien la musique peut contribuer à sortir de la misère les enfants des quartiers défavorisés. Avec DEMOS, il garde l’idée de création collective. Il travaille avec les professeurs du conservatoire, ses anciens collègues, ainsi que des chorégraphes. Ensemble ils imaginent des pédagogies où les apprentissages prennent une autre forme, basée sur le rythme, le corporel. « La sensation corporelle permet d’aller plus rapidement vers l’instrument ». Avec les jeunes des écoles sélectionnées, il crée une œuvre de Tom Georgel « Récréation » construite sur le jeu sonore, l’inventivité et le mouvement. Les concerts sont prévus le 20 juin à la Philharmonie de Paris et le 21 juin au CO’Met d’Orléans. Nous en reparlerons.
Cette expérience originale le passionne et Léo Margue souligne qu’elle est « un apprentissage pour tout le monde, enfants et enseignants ».
La conclusion revient à ce musicien talentueux et créatif autant que modeste et discret : « L’art en général et la musique en particulier sont un moyen de réflexion, sensible et nécessaire »
Bravo à ce jeune chef ouvert et passionné, et bonne chance pour les Victoires de la musique à suivre sur France 3 le 29 février ! Une date qui n’arrive pas tous les jours !
Pour en savoir plus : Un orchestre symphonique en images à Orléans