Jardins+art, la combinaison toujours réussie de Chaumont-sur-Loire

Chaque année, c’est le bouillon de culture qui fait mouche. Avec évidence, en 2024, le domaine régional de Chaumont-sur-Loire, réitère ses propositions de sortie au jardin et aussi d’art contemporain. La balade de qualité attirera même, sans doute aucun, celles et ceux qui voudront s’échapper du chaudron parisien des Jeux olympiques et paralympiques.

Les jardins du Domaine de Chaumont – Photo JLB
 
Par Emilie Rencien

Chaque année, des graines culturelles sont semées dans le Loir-et-Cher, au château de Chaumont-sur-Loire, propriété du Conseil régional du Centre-Val de Loire. Une fois que celles-ci ont germé, elles sont dévoilées à la presse en primeur, dans le Loiret, à Orléans, dans les murs de l’Hôtel de région. Le duo événementiel est toujours le même sur le papier : chaque année, se tiennent près de Blois, le Festival des jardins (qu’on ne présente plus depuis sa création en 1992), ainsi que la désormais traditionnelle programmation d’art contemporain.

Le contenu, sur place, change par contre à chaque fois. Et quasiment comme l’annonce de sélection officielle du Festival de Cannes, l’excitation est toujours au rendez-vous quand le voile est enfin levé sur les œuvres et nouveaux artistes accueillis au domaine de Chaumont-sur-Loire. Alors, à quoi s’attendre en 2024 ? L’an passé, les jardins se sont montrés un chouilla moins enjoués et colorés, du fait d’un fil rouge de résiliences. Ils n’en étaient pas moins riches d’enseignements, concernant le changement climatique et les parades auxquelles songer dans la tempête. Dès le 24 avril, et ce jusqu’au 3 novembre 2024, la promenade aux jardins s’inscrira dans cette même lignée de préoccupations, mais en retrouvant une certaine luminosité.

Pour preuve, le château de Chaumont, à la fois dans l’ombre et la lumière sur l’affiche 2024, avec à ses pieds, un butinement d’abeille et un foisonnement de biodiversité, laisse entrevoir la tonalité de la 33ᵉ édition de ce festival qui s’articulera donc autour de la thématique du jardin « source de vie ». Soit une vingtaine de créations paysagères retenues sorties de terre après dossier et concours, aux nationalités et personnalités diverses et variées (France, Pays-Bas, États-Unis, Suède, Belgique, Corée du Sud, etc. / paysagistes, architectes, scénographes, mais aussi des enseignants et étudiants de l’école de la nature et du paysage de Blois). L’ensemble promet des murmures, des laines loin d’être des déchets, des villages de pollinisateurs, des paradoxes, des oasis, des renaissances… Des sources de vivant en somme.

Chantal Colleu-Dumond, directrice de Chaumont, au centre, en connaît plus d’un rayon végétal et culturel ; ici entourée du fameux paysagiste, Jean Mus et de l’inventeur du mur végétal, Patrick Blanc. © ER

Cultivez par ailleurs votre Instagram

Quoique : Chaumont osera cette fois des arbres morts et un squelette au milieu de tous ces îlots de verdure ! Pas de panique, il ne s’agit là que de symboles de vie latente et d’épisodes cycliques de la matière. « Notre festival a 32 ans, et les jardiniers sélectionnés par notre jury ne sont pas formatés, ils ont au contraire beaucoup d’imagination et de réflexion ! », a commenté Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine régional. Ancré dans son époque et ses outils de communication inévitables, le site de Chaumont a fait pousser en sus quelques nouveautés végétales (collection de romarins, zone de bonnes pratiques, espace bouquetier de plantes oubliées pour l’art floral) dans son parc et ses prés du Goualoup. Dont notamment un jardin dit de la déclaration : les amoureux(ses) pourront s’y déclarer leur flamme, dans un cadre il paraît très Instagrammable !

Future grotte Chauvet ?

Pour celles et ceux qui aiment également passionnément mais qui ne seraient pas capables d’attendre jusqu’au mois d’avril, les expositions de la saison d’art contemporain 2024 devraient combler cette impatience à partir du 30 mars 2024. Ils et elles s’appellent Vincent Bioulès, Anne et Patrick Poirier, Damien Cabanes, Kôichi Kurita, Olga Kisseleva, Prune Nourry, Bernar Venet, Denis Monfleur, Pascale Marthine Tayou, Pascal Oudet, Vincent Barré, Karine Bonneval, Gloria Friedmann. Au menu, un inventaire des terres de Loire, des fûts, des sols peints, des dentelles de chêne, des bouteilles ressemblant à des pierres précieuses… Parmi ceux-là, un nom retiendra particulièrement l’attention, puisqu’il est présenté comme, s’il vous plaît, le « Michel-Ange du XXIe siècle ». Miquel Barceló a installé une grotte Chaumont, à Chaumont, suite à une commande du Conseil régional.

La grotte Chaumont du « Michel-Ange du XXIe siècle » Miquel Barceló. © DR


L’œuvre, qui a voyagé depuis Majorque sans se briser et pèse 8 tonnes de céramiques, représente une gueule béante de monstre denté (au regard bleu et bienveillant toutefois, cet avis n’engage que nous) dans laquelle se nichent des éléments rouges qui pourraient être une langue, rocailles, équidés, cavité pour les « pas sages », etc. Chantal Colleu-Dumond et François Bonneau, le président de la région Centre-Val de Loire, prédissent déjà à cette caverne une destinée similaire à celle de la grotte paléolithique Chauvet, en Ardèche. Qui sait. Faites vos jeux… Et en parlant de jouer, justement, le président Bonneau a dressé un autre plan sur la comète : attirer au vert les citoyens franciliens, athlètes et autres publics qui se déplaceront jusque Paris durant la période des Jeux olympiques et paralympiques. Les 530 000 visiteurs enregistrés en 2023 (2 000 par jour) à Chaumont-sur-Loire peuvent laisser espérer une envolée supplémentaire. « Ils voudront forcément à un moment s’échapper du chaudron parisien ! Ces saisons à Chaumont vont être de plus captivantes. Nous les attendons avec plaisir », a souligné M. Bonneau, en précisant un énième souhait mesuré. « Sans évidemment tomber dans le surtourisme. »

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