Tours : rien ne va plus dans les oppositions de droite

C’était un secret de polichinelle depuis un moment, mais désormais la chose éclate au grand jour : rien ne va plus dans les oppositions de droite à Tours, fracturées comme jamais, comme dirait l’autre.
[Le Billet de Joséphine]

Le candidat Christophe Bouchet

Après une discrète réunion organisée il y a quelques jours pour penser une stratégie d’union des droites dans la perspective de 2026, Christophe Bouchet a pris tout le monde de court en annonçant sa candidature dans la presse dès le lendemain 10 février (https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/tours-christophe-bouchet-candidat-a-l-election-municipale-de-2026), histoire d’être le premier à se positionner pour prendre la tête de la liste d’union et ce alors que… il n’en avait pas du tout été question lors de la réunion… Ambiance.

Furieuse d’être mise face au fait accompli, la frange la plus droitière de LR a décidé lors du conseil municipal du 19 février de claquer la porte du groupe d’opposition dirigé par Bouchet pour former un gruppetto comptant trois membres : les très catholiques et conservateurs Thibault Coulon et Cécile Chevillard – cette dernière ayant carrément parrainé la candidature d’Eric Zemmour à la présidentielle de 2022 – et le champion de la sécurité et du serrage de pognes, Olivier Lebreton, candidat malheureux aux législatives de 2022, éliminé dès le premier tour et ce après le score nanoscopique de Valérie Pécresse à Tours.

L’atomisation des droites

Les oppositions de droite continuent donc leur atomisation qui avait commencé en septembre dernier lorsque certains élus avaient formé un groupe à part à la métropole, sans Lebreton ni Coulon et ce alors que Benoist Pierre et Marion Nicolay-Cabanne, autres figures de la droite tourangelle avaient été exclus de l’exécutif métropolitain par Frédéric Augis qui entendait ainsi tendre la main au maire écologiste de Tours, mis sur la touche depuis l’été 2021. Désormais, à Tours, on compte donc quatre groupes d’opposition de droite, accrochez-vous, c’est sinueux : – “Tours Nous Rassemble”, le groupe structuré autour de l’ex-maire Christophe Bouchet, avec des LR, des radicaux-valoisiens et des UDI-Horizons compatibles. – “Avec vous, pour Tours”, avec nos trois protagonistes du jour, LR-Ciottistes de bon aloi. – “Tours Ma Ville”, assemblage hétéroclite de cavaliers seuls, déjà en train de penser à faire monter les enchères pour 2026, histoire de se retrouver de nouveau en position éligible sur la liste la plus offrante, derrière l’experte en stratégie personnelle, Mélanie Fortier. – « Les Progressistes », un groupe non moins hétéroclite à l’ambiance proverbialement glaciale, rassemblant l’ex-PS-ex-LREM Benoist Pierre désormais passé à Horizons mais peu apprécié des cadres du mouvement dans le 37, Pierre Commandeur, Modem-LREM compatible qui a fait partie de la majorité de François Bonneau à la Région mais désormais tout à fait isolé et Barbara Darnet-Malaquin, LR-Horizons compatible, proche d’Olivier Lebreton mais ennemie intime de Christophe Bouchet qui l’avait traité de pourri alors qu’ils étaient dans la majorité il y a quelques années. Céline Delagarde enfin, très discrète depuis 2020 et assez difficile à classer politiquement, a quitté le groupe pour intégrer celui de Mélanie Fortier.

Un mince espace à trouver

La situation semble délicate et pas vraiment inédite pour les droites de Tours, toujours très fracturées depuis la disparition de la figure tutélaire de Jean Royer. Peu appréciées par les droites du reste du département, effrayées par l’émergence d’une figure qui les enterrerait sur le long terme, les droites de Tours naviguent à vue, frappées de plein fouet par le contexte national de reconfiguration profonde du spectre politique, avec un mince espace à trouver entre les libéraux-technocrates et l’extrême droite. Il est vrai qu’en 2014, ces forces hétéroclites avaient réussi à s’unir autour de Serge Babary, dont l’âge, la bonhommie et l’absence de notoriété avaient été un atout, ne faisant d’ombre à personne. Mais après son départ au Sénat en 2017, à mi-mandat, les tendances centrifuges ont repris de plus belle et aboutissent désormais à ce fouillis, avec un RN en embuscade et une majorité plurielle autour d’Emmanuel Denis qui a su faire l’union, quitte à assumer de se mettre à dos quelques membres d’EELV, désormais partis dans une aventure solitaire, notamment au Conseil départemental d’Indre-et-Loire.

Commentaires

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  1. Demandons au Président Macron de venir d’urgence à Tours pour réunir dans un débat public toutes les factions des LR afin de faire surgir le meilleur candidat possible…. afin que ce dernier soit battu franchement aux prochaines élections !!!… Dans la droite ligne du grand succès de la réunion de tous les syndicats dédiés à l’agriculture…..

  2. La droite régionale est à la hauteur de la droite nationale, ils se mangent entre eux, leur ego ne supporte pas d’opposition. Nous n’avons pas une gauche brillante, mais la droite reste les parties les plus bête de France.

  3. La vraie droite tourangelle ne peut pas soutenir un macron-compatible comme Bouchet !

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