Quand Jeanne Champillou et son art finissent derrière les barreaux

L’exposition sur Jeanne Champillou vient de se terminer à Artenay (45). Elle fut l’occasion d’une rencontre avec une artiste qui n’en finit pas de dévoiler ses secrets, mais aussi de la découverte d’un lieu inimaginable : l’ancienne prison d’étape de la rue de Glatigny.

Le rez-de-chaussée de l’ancienne prison d’étape : un lieu propice aux expositions. Photo ACC


Par Anne-Cécile Chapuis



Jeanne Champillou (1887-1978) aurait aimé ce lieu. Pas forcément pour sa fonction de prison d’étape et les détenus qui y ont laissé leur trace, mais pour la configuration de cette petite maison carrée située en plein cœur de village, avec ses poutres, son torchis, son vieil escalier de bois, ses fenêtres en demi-lune ou sa pierre à eau… Tout un univers dans son jus et, n’ayons pas peur des mots, plein de charme.

Dessins, gravures et peintures en harmonie avec le lieu

En tout cas, l’exposition y est au diapason, avec les œuvres qui prennent place dans le décor intimiste des petites pièces, s’harmonisent avec les murs blancs, s’insèrent harmonieusement dans un espace « nature ».

Ce fut l’occasion pour le visiteur de s’approcher des dessins ou gravures et d’en percevoir le moindre détail. Ce fut une façon de redécouvrir les tableaux dont les coloris sont rehaussés par les supports au blanc fané par les ans. Ce fut une manière de sentir les visites de l’artiste dans ces contrées de cœur de Beauce, avec les paysages de plat pays, les travaux de la ferme, la proximité des habitants.

L’exposition s’est déroulée en résonance avec celle de Bou, qui faisait la part belle à la Loire dans ce village lové au creux du méandre du fleuve.

Une artiste toujours à découvrir

Saluons ces belles réalisations de l’association « Jeanne Champillou-le Clos de Joye » qui a à cœur de faire connaitre l’artiste, mais aussi de continuer à la découvrir car les expositions sont toujours l’occasion de rencontres et témoignages, par des personnes qui, souvent, parlent d’un dessin ou d’une peinture, voire d’une céramique qu’ils possèdent, tant Jeanne Champillou était prolixe et généreuse.

Un immense patrimoine vivant qui dépasse les frontières de l’Orléanais reste à découvrir. Nous attendons avec impatience les prochaines manifestations. Citons entre autres un prêt de gravures sur la guerre et lecture d’écrits dans le cadre du 80ᵉ anniversaire de la libération d’Orléans. Et dans le département du Nord, un « parcours Champillou » avec le musée du Mont-de-Piété de Bergues prévu pour cet été.

À suivre !

Pour en savoir plus :

Jeanne Champillou, une expo qui vaut le détour à Saint-Jean-de-la-Ruelle

Gargantua et Jeanne Champillou

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