Rétro: Soirées Performances: tant pis pour ceux qui n’ont pas osé

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Date initiale de publication: 9 mars 2017

> Cette septième édition des Soirées Performances s’est terminée ce samedi soir 8 mars par une grande fête animée par l’Astrolabe, et si l’on dansa peu, cette fin de soirée fut surtout pour le public, l’occasion de se retrouver après une semaine d’aventures, et de commenter autour du bar de L’Entracte, les expériences que chacun vécut au cours de ces quatre jours de marathon. Bruno Lobbé, le créateur des Soirées Performances, aujourd’hui à Reims, nous rendit même une visite surprise pour s’assurer que l’héritage prospérait… et cette septième année à n’en pas douter, fut un grand cru !

La danse d’homo sapiens

La performance de Gaëlle Bourges propose de (re)visiter la grotte préhistorique de Lascaux dans le Périgord. Après un étrange récit américain, la scène, plongée dans l’obscurité, s’anime d’un théâtre d’ombres envoutant, sur un texte qui interroge notre représentation de la préhistoire dont Lascaux est la représentation la plus triviale. La caverne de Platon est soudain envahie d’animaux fantastiques, mais où sont les hommes qui les dessinèrent ? Que perçoit notre œil de ces hommes dont l’art ne révèle que l’absence ? Croisant différents textes de Georges Bataille, de l’anthropologue Daniel Fabre et ses propres interrogations, Gaëlle Bourges nous entraine dans ce noir (dont elle nous explique aussi la vision), pour interroger notre imaginaire sur la danse d’homo sapiens.

Morceaux de discours amoureux

Rébecca Chaillon nous avait déjà impressionnés l’an passé avec l’Estomac dans la peau sur son (notre) rapport à la nourriture et à la boulimie. Monstres d’Amour revient sur cette oralité mais en y introduisant la dimension du rapport amoureux.

Débutant avec l’image de la femme attachée d’Histoire d’O, la performance de Rebecca Chaillon interroge violemment le rapport amoureux comme rapport de possession dans son paroxysme cannibalistique.

La performance se développe dans une mise en scène parfois très fragile avec cette conversation, un peu désespérée, sur le rapport amoureux et l’amour de son propre corps, quasi improvisée, contrastant avec des scènes absolument étonnantes comme cette déambulation de sa partenaire nue (Elisa Monteil), dans le début du film fantastique Carrie de Brian de Palma, avant d’entrer dans l’univers mental de Issei Sagawa, « le Japonais cannibale », métaphore sanglante d’un amour extrême.

Un spectacle dont on ne ressort pas entier…

Et en super bonus…

Quatre soirées donc d’intenses découvertes, mixant tous les arts du spectacle vivant comme il se doit dans ces Performances, que le public orléanais a dévorées avec avidité, sans oublier les Voyages Divers, improvisations proposées par Séverine Chavrier, occasion de faire connaissance et de nous présenter quelques uns de ses amis qui animeront sans doute, son univers théâtral pour la prochaine saison du CDN d’Orléans.

Séverine Chavrier et Kaori Ito

Et pour ceux qui n’ont pas osé, il ne reste qu’une solution attendre l’année prochaine…

Gérard Poitou

“Soirées Performances” du 4 au 8 avril 7ième éditionScène Nationale d’Orléans

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