Nouveau succès pour les Matinées du piano d’Orléans, cycle de concerts gratuits organisé par Orléans Concours International d’Orléans à la salle de l’Institut d’Orléans avec le concours chaleureux du crédit Mutuel et du Conservatoire d’Orléans, indéfectibles partenaires.

Photos: Patrick Nachbaur
Ce dimanche matin, c’est devant une salle quasiment comble et résolument enthousiaste que s’est, en effet, produit en récital, le jeune pianiste Dimitri Malignan.
De Jean-Sébastien Bach il donne un Capriccio de jeunesse. L’éloquence est attentive, ravissante, pondérée, emprunte d’une délicatesse matinale habile à entrouvrir la lumière d’une partition heureuse d’accomplissement et, cependant, animée d’une mélancolie, voire d’une tristesse, irrémédiable.
Suit la Sonate n°30, de Beethoven, œuvre aux prenants contrastes où s’offre essaim de notes, jeu saisissant de pudeur et de fermeté, chant d’une profonde ardeur et vigoureuse, élan sonore mourant définitivement dans l’accalmie suspendue . Peut-être bien celle de l’être qui se résout à avoir tout dit.
Dans ce récital impressionnant, tempéré de climats qui force l’admiration, voici enfin la “Suite d’après Cendrillon”, de Prokofiev. Dans son évocation des fées des quatre saisons et autres curieuses merveilles, Dimitri Malignan se révèle un humble sorcier virtuose qui conjugue le soupir ad libitum de l’adagio émouvant, mais aussi les poèmes musicaux subits, subtils et réjouissants, et le goût virevoltant de la danse à la fraîcheur étourdissante amusée de l’œuvre.
Ce dimanche matin, Dimitri Malignan dialogue à merveille avec l’œuvre et son instrument, son medium. C’est, en rappel, et d’une profondeur à la belle signature, que le jeune pianiste interprètera “Danseuses de Delphes”, de Debussy. Ainsi s’éteindra, d’un souffle de tout pureté, à la fois inspiré et aspiré, un très beau récital.
Jean-Dominique Burtin.
Photos: Patrick Nachbaur.