« Panthéonisation particulière » pour de Maurice Genevoix le 11 novembre

Maurice Genevoix. @Académie française

Maurice Genevoix n’aura pas droit aux fastes habituels d’une panthéonisation. Point d’un Malraux, pour lui dire du haut de la tribune devant des drapeaux tricolores sur une place du Panthéon noire de monde : « Entre ici Maurice Genevoix ». Si son corps exhumé du cimetière de Passy à Paris XVIe franchira bien le 11 novembre 2020 la porte du mausolée des Grands Hommes ce sera dans l’intimité, sans public.

Seules les caméras de France 2 retransmettront en direct la cérémonie. En accord avec ses petits-enfants, en raison des conditions sanitaires et sécuritaires, l’Elysée a pris la décision d’une cérémonie sans public. Près de 500 personnes avaient été invitées, mais la terrible Covid-19 en a décidé autrement. Seuls les petits enfants de l’académicien accompagnés de leurs conjoints et de leurs enfants seront présents.

Julien Larère-Genevoix, le petit fils de l’écrivain loirétain a prévenu lui-même par mail ses invités : « Nous aurions aimé vous avoir avec nous pour partager ce moment. Je sais que nombre d’entre vous attendiez cette cérémonie avec impatience. Les conditions sanitaires et sécuritaires ont malheureusement changé la donne. Je regrette cette panthéonisation particulière, mais veux croire sincèrement et profondément que son maintien est essentiel dans les heures que nous vivons. »

Page Facebook de Julien Larère-Genevoix, petit-fils de Maurice Genevoix. Capture d’écran Magcentre

Que d’obstacles à l’entrée de Maurice Genevoix au Panthéon. Elle devait avoir lieu le 11 novembre 2019. Un mois avant elle a été reportée d’un an. Tout avait été prévu, cadré. En ce 11 novembre de l’an passé devait avoir lieu une double panthéonisation. Celle de l’écrivain et celle de Ceux de 14, en hommage collectif et anonyme à la France combattante. Un mois avant, annonce du report d’un an, une première dans la longue série des panthéonisations.

En 2018, aux Eparges, près du buste de Maurice Genevoix, Emmanuel Macron avait annoncé : « Je souhaite que Ceux de 14, simples soldats que l’an prochain, officiers, engagés, appelés, militaires de carrière, sans-grade et généraux, mais aussi les femmes engagées aux côtés des combattants car Ceux de 14 ce fut aussi Celles de 14, toute cette armée qui fut un peuple, tout ce grand peuple qui devint une armée victorieuse soit honoré au Panthéon. Je souhaite qu’ils franchissent le seuil sacré avec Maurice Genevoix, leur porte-étendard, qui inlassablement et où qu’il fut sut faire résonner la voix et le combat de ses camarades. Je souhaite que le 11 novembre prochain un mémorial soit dévoilé afin que la nation leur rende  l’hommage qui leur est dû. »

À l’été 2018 le président a emporté comme lecture pour ses vacances l’édition parue chez Flammarion en 2015 de Ceux de 14 qui rassemble les quatre principaux ouvrages de l’écrivain de Châteauneuf-sur-Loire sur la Grande guerre dont il avait été l’un des témoins littéraires. Tout avait été décidé avec la famille. Contrairement à Geneviève Anthonioz-de Gaulle ou Germaine Tillon le transport du corps aurait bien lieu. Dans la nécropole il reposera dans un nouveau bras des tombeaux  ouvert sous la Ve République.

Mais un mois avant le dit 11 novembre, la famille est prévenue du report. La cause de cette décision résiderait dans le fait que le projet de mémorial pour Ceux de 14 commandé à des artistes n’ait pu être livré en temps et en heure .Or chaque année il n’existe qu’un seul 11 novembre. Donc report d’un an mais heureux hasard ou simple coïncidence, il se trouve que le 11 novembre 1920 a été rendu le premier hommage sous l’arc de Triomphe au soldat inconnu. Cent ans plus tard devient donc la date incontournable pour l’entrée de Maurice Genevoix. C’était sans compter sans la Covid-19. Sacrée pandémie qui ne respecte pas les gens même pas les panthéonisés et confine l’hommage qui leur est rendu.

Deux jours avant l’entrée au Panthéon, le 9 novembre, une autre cérémonie, également en comité restreint, se déroulera aux Eparges, ce village de la Meuse où le soldat Genevoix avait été blessé en 1915. « Avant d’entrer au Panthéon, il ira là-bas chercher ses frères d’arme », explique Julien Larère-Genevoix très ému.

Françoise Cariès

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    12°C
  • samedi
    • matin 6°C
    • après midi 11°C
Copyright © MagCentre 2012-2024