Show-case et expos virtuelles à Bourges

Pour que le spectacle vivant et la culture ouverte à tous continuent d’exister, la ville de Bourges multiplie les actions, au-delà d’une simple manifestation sur le parvis de la vieille maison de la culture. Si celles-ci sont virtuelles question public, elles sont bien réelles et matérielles sur la scène du théâtre Jacques-Cœur et au musée du Château d’eau de Bourges.

Je manif. Tu manif. On manif pour la culture. Mais c’est pas tout ça, la culture a, pour exister, plus besoin de scènes, de vitrines, d’images, de chansons et de mots vers le public que de discours et de pancartes revendicatives. C’est probablement ce type de réflexion qui a conduit la municipalité de Bourges à investir l’espace culturel berrichon. Le tout en maintenant une forme de pression sur le ministère adéquate, comme Sheila qui est à la musique ce qu‘est le facteur Cheval à la sculpture, des spécificités de l’art naïf.

Dans l’attente d’une réouverture des salles de spectacles, dans l’attente d’une réouverture des musées, la ville de Bourges, par le biais du Service Culture, vient de lancer une série de show-cases virtuels. Afin de pallier la fermeture des lieux culturels, les Berrichons, les Berrichonnes, et tous ceux qui se connecteront sur la page Facebook de la ville de Bourges, pourront ainsi retrouver chaque samedi un artiste. Cette première programmation a débuté le 6 mars et se clôturera le 24 avril.  Les spectacles seront visibles de manière permanente après leur diffusion sur Facebook, en replay sur la WebTV de Bourges.

Yannick Bedin a lancé la première soirée de showcase (capture d’écran).

Le moins que l’on puisse dire c’est que la programmation est éclectique avec de la danse hip hop, du jazz manouche, de la chanson – Française la chanson Monsieur, la chanson – du théâtre (en solo), de la danse contemporaine, du blues, du rock et de la vielle à roue électrique – ceux qui ne connaissent pas Grégory Jolivet vont être surpris par ce vielleux génial – des duos de chanteurs, des duos de guitaristes, et pi tout ça donc. Y a même les frangins de Blankass, Guillaume, sorti de ses peintures de Monsieur Roger et Johan Ledoux, sorti de l’émission télé Affaire conclue.

La première soirée, avec le collectif Be Urself (danse hip hop) et Viaggo (Gypsi swing), est déjà visible sur la toile. Chanteurs, musiciens, danseurs et comédiens, autant d’artistes différents de la scène locale pour un maximum de goût tout aussi différents, vont ainsi se succéder sur la scène du théâtre Jacques-Cœur où seront enregistrées leurs prestations, chaque semaine, à l’initiative de la municipalité. Certes le public sera toujours absent mais au moins les planches seront sous leurs pieds…

Par ailleurs, sur le site de L’Antre Peaux, en collaboration avec le Carroi, une dizaine de compagnies de la région vient d’être accueillie, sur une journée, pour permettre à des programmateurs de découvrir de nouvelles créations. Du semi-virtuel quoi…

Expo virtuelle itou

Constitués pour l’occasion en collectif portant le nom de F&MR, les artistes du SAS, dispositif d’accompagnement professionnel des étudiants de 6e année de l’Ensa Bourges, se sont temporairement appropriés le Château d’Eau sous un format d’atelier. Cela vient de donner lieu à une exposition-résidence évolutive lors de laquelle sont présentés différents médiums : performance, vidéo, son, installation, sculpture, écriture et dessin. Cette « résidence » est une coproduction de la Ville de Bourges et l‘Ensa.

L’expo virtuelle était visible dès le jour de l’inauguration (Capture d’écran).

L’eau est partie, nos pieds restent ici et contemplent est une exposition transdisciplinaire composée des travaux de Wan-Ting Fu, Anthony Bijou, Boris Grisot, Tifaine Coignoux, Thomas Thuaux et Tatjana Komaroff et au travers de laquelle les pièces des artistes se côtoient, dialoguant les unes avec les autres, apportant une nouvelle lecture et ainsi créant une osmose d’un état sensible au sein du Château d’Eau -Château d’Art expliquent les organisateurs. La crise sanitaire impose des remises en question. Elle induit une inventivité exacerbée et, dans ce contexte, la « nécessité de composer avec les crises, celles du présent et celles du futur, pousse les artistes à repenser le lieu d’exposition. Dans le mythe de l’art contemporain, l’exposition est un lieu dans lequel les pièces présentées sont à un état fini. Cette crise sanitaire donne l’occasion aux artistes de contredire cela, de revisiter la présentation d’un atelier d’artiste et de métamorphoser l’exposition qui devient un lieu où les choses se transforment et évoluent ».

Réelles sont donc les œuvres. Virtuelle est donc la visite, tout comme l’a été l’inauguration en visio sur la très active page de la ville.

Fabrice Simoes

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