Le Chef de file des Républicains aux dernières élections régionales tire les leçons du scrutin – où la droite a conquis la seconde place derrière la gauche unie – et lance un appel à François Bonneau.
Par Jean-Jacques Talpin
Nicolas Forissier. Photo Jean-Jacques TalpinJamais encore Nicolas Forissier n’avait tiré le bilan du dernier scrutin régional. Il vient de le faire à l’occasion d’une commission permanente tenue au Conseil régional. Et il n’hésite pas à réaliser un exercice d’autosatisfaction : « On nous annonçait à la quatrième place. Mais on a déjoué tous les pronostics en arrivant second derrière François Bonneau et en distançant Marc Fesneau de 3,5 points ». Pas de regret non plus pour la « non-alliance » au second tour avec la liste « majorité présidentielle » de Marc Fesneau : « Il n’a jamais rien proposé. Mais la fusion avec sa liste aurait été une erreur car nous n’aurions pas gagné. 30% de nos électeurs auraient boudé cette alliance. Nous avons refusé la confusion politique au profit de la clarté, de la loyauté et de la constance politique. »
Main tendue…
Avec 13 élus la droite régionale veut donc jouer son rôle de premier opposant à la majorité de gauche. « Nous partons à la reconquête de la région, poursuit Nicolas Forissier, le combat n’est pas terminé. Nous sommes en ordre de bataille pour le prochain scrutin dans six ans. » D’ici là, la droite régionale veut jouer avec tous les leviers mis à sa disposition : « Nous allons faire des propositions, avancer des projets, porter des politiques nouvelles pour financer les travaux sur le réseau routier, l’agriculture, l’alimentation, le développement du photovoltaïque. » Mais foin d’opposition idéologique ou de refus systématique : « Nous sommes dans une logique constructive. Nous serons utiles avec des propositions mais aussi des exigences. » Face à cette main tendue Nicolas Forissier attend « que la majorité renvoie la balle ».
En clair la droite peut voter des délibérations pour peu que le président régional se libère de sa majorité. « On sent bien, insiste Nicolas Forissier, que François Bonneau est dans la difficulté avec sa majorité et notamment avec les Verts ou la France Insoumise ». Mais, réaliste, le président du groupe LR sait que le panorama sera quelque peu figé jusqu’à la présidentielle. Le score que réalisera le candidat EELV jouera alors sur la politique de François Bonneau plus ou moins prisonnier de sa minorité verte. Un savant mais fragile calcul politique.
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