L’agression du Théâtre d’Orléans devant la justice

Ce vendredi 5 Novembre avait lieu, au tribunal correctionnel d’Orléans, la première audience du procès de Baudoin Le Nalio. Pour rappel, cet homme comparait devant la justice orléanaise sous le coup d’une inculpation pour agressions physiques et violences en réunion pour des faits qui remontent à la nuit du 8 au 9 Mai 2021.
Le prévenu, accompagné de quatre autres hommes, aurait fait irruption au sein du théâtre d’Orléans, alors que celui-ci était occupé dans le cadre du mouvement national qui a mobilisé le secteur culturel au cours du printemps dernier.
Ces attaques ont blessé neuf personnes, dont trois ont été conduites aux urgences de l’hôpital d’Orléans et ont entraîné une dizaine de jours d’ITT pour les victimes.

Par Antoine Lebrault

Le personnage de Baudoin le Nalio était donc au centre de cette première audience.
L’homme est connu de la justice pour des violences en réunion. Il encourt déjà une condamnation postérieure pour des faits de violence ayant eu lieu à Angers, à proximité d’un local associatif dont il est un membre incontournable.
De par ses convictions politiques et son engagement, Le Nalio est un néo-fasciste affiché et assumé qui dit être traqué sur les réseaux sociaux, et sans cesse observé.

Le prévenu nie toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. Une attitude désinvolte et un discours truffé d’incohérences caractérisent l’accusé appelé à la barre. Malgré les nombreuses preuves tangibles qui lui sont présentées tout au long de l’audience, celui-ci alterne entre le silence et réponses imprécises. Toutefois, des bornages téléphoniques viennent confirmer que l’accusé était bien présent à proximité du lieu où les faits se sont déroulés.

Pour en revenir aux faits du 8 Mai, le prévenu avait été photographié par un journaliste de Libération plus tôt dans la journée dans les rues d’Orléans. En effet, le jour de l’attaque, Baudoin Le Nalio était bien au rassemblement (interdit par la préfecture) à “Sainte Jeanne d’Arc” place du Martroi aux côtés d’un individu interpellé par la police pour avoir exhibé ses tatouages, dont l’un comportait une croix gammée…

Baudoin Le Nalio nie avoir mis les pieds au théâtre la nuit du 8 au 9 Mai 2021, date de l’agression.
Or, les victimes sont unanimes quant à l’identité de leur agresseur. Elles décrivent une personnalité froide, meneur des agresseurs. Une phrase, prononcée par le prévenu revient à plusieurs reprises durant l’audience : « On y va, on les tape. » Une preuve orale qui confirmerait les intentions formelles du prévenu, celle de se faire entendre par la violence dont il est visiblement coutumier.

Au delà du déchaînement de haine et de violence de cette agression, c’est également une attaque portée à la liberté d’expression, à l’art et à la culture. Les préjudices moraux et physiques sont nombreux, c’est un véritable traumatisme pour l’ensemble des victimes, comme en témoigne leurs différentes dépositions.
Le prévenu encourt une peine de dix huit mois d’emprisonnement, de 105 heures de travaux d’intérêts généraux et de plusieurs amendes de plusieurs milliers d’euros. Jugement le 7 Janvier 2022.

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