Lettre ouverte de la LICRA au maire d’Orléans

Joëlle Gellert, la nouvelle présidente de la Licra Loiret, élue en janvier dernier, s’était déclarée alors contre “toute forme de haine“, rappelant que l’action de la Licra comprend aussi la lutte contre l’homophobie ou le harcèlement scolaire. Illustration de cette extension du champ de vigilance de l’association, cette lettre ouverte adressée à la presse suite aux propos de Serge Grouard, maire d’Orléans, qui parlait « d’accueillir la colline du crack » à propos de migrants transférés depuis Paris à Orléans.

Communiqué de presse de la LICRA du Loiret

« Nous sommes tous des humains du monde

Monsieur le Maire, nous sommes tous des humains du monde.

Dans une récente diatribe, vous avez fustigé l’action gouvernementale et son prolongement local. Selon votre analyse, « des migrants seraient “déplacés” en province pour faire “place nette” à Paris en vue de l’accueil des Jeux Olympiques cet été ».
1. La représentante de l’État vous a répondu en vous précisant que « dix sas d’accueil temporaire régionaux ont été mis en place par l’État à l’échelle
nationale pour y orienter une partie des personnes prises en charge dans le cadre d’opérations de mise à l’abri »
2. Monsieur le Maire, la Licra du Loiret vous rappelle que nous sommes tous des humains du monde.
Notre République est fraternelle, elle repose sur des principes fondamentaux d’égalité et de solidarité nationale, ce sont nos valeurs. Comme le rappelait le président national de la LICRA, Mario Stasi, « La France est un pays dont la tradition d’accueil est ancrée dans la culture et dans les lois ». L’immigration est certes devenue un sujet brûlant dans notre pays. La tentation de désigner l’étranger comme la cause de tous nos maux est grande, vous y succombez en alarmant la population locale sur une possible « colline du crack de Paris » dans la cité johannique.

Monsieur le Maire, nous sommes tous des humains du monde.
Des mineurs, des femmes et des hommes sont dans l’errance et dans la souffrance. De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur, un enfant est un enfant, une femme est une femme, un homme est un homme, et ils doivent être respectés dans leur dignité et leur intégrité. La fraternité fait partie de
nos valeurs républicaines, il nous appartient de la défendre en s’opposant aux dangereuses dérives extrémistes qui la menacent et risquent de faire vaciller la République. Il est du devoir de la Licra du Loiret de vous le rappeler, la France doit conserver son ambition républicaine avec en matière d’immigration, une politique volontariste d’intégration.
Orléans s’honore d’avoir une place Gambetta, Léon Gambetta, fils d’immigré italien, naturalisé français, plaça sa vie au service de la Patrie et de la République qu’il proclama.
Ne l’oublions pas. »

Orléans, le 12 avril 2024

Commentaires

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  1. Fraternité est un concept qui, pour “ces gens là” est vide de sens, d’émotions, de sentiments parce qu’il va à l’encontre de leurs intérêts pour leur carrière (ici politique, pour d’autres financière).
    Ce qui compte c’est d’ être vu, identifié et ce avec le soutien d’ instruments de propagande pour diffuser des raisonnements non pas fondés sur du réel mais sur de l’imaginaire névrotique, ce qu’on nomme en psychologie des fantasmes.
    Y aurait-il une “colline du crack” qui se formerait à Orléans que se serait la tâche de l’adjoint chargé de la gestion de la police municipale de se coordonner avec la gendarmerie et la police nationale pour endiguer ce phénomène.
    Pour l’instant Orléans continue d’être une ville cosmopolite, avec des évolutions, nous sommes passés d’une cité où se côtoyaient voici un bon siècle, beaucerons, tourangeaux, solognots et même des auvergnats, des berrichons, occitans à une cité où se côtoient les mêmes plus des béninois, maliens, syriens, allemands, liechtensteiniens et autres locataires, dont certains très précaires, de la Terre.

  2. A Orléans on a connu la rumeur, “le bruit et l’odeur”, et maintenant “la colline du crack” mais cette fois le deshonneur vient directement de l’hôtel de ville. La Licra fait le job, qu’elle en soit remerciée.

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